Maroc : qui sont les hommes-clés de l’appareil sécuritaire du roi Mohammed VI ?

Derrière l’image d’un Maroc stable, sûr et stratégiquement positionné entre Europe, Afrique et monde arabe, opère une équipe restreinte mais redoutablement efficace de responsables sécuritaires. Ces hommes de l’ombre, au service direct du roi Mohammed VI, incarnent le cœur du modèle sécuritaire marocain, salué à l’international pour sa rigueur, son anticipation et sa capacité d’adaptation.

Alors que le Royaume se prépare à accueillir des événements d’envergure mondiale — la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 —, tout en naviguant dans un environnement régional tendu (Sahara, Sahel, Libye, flux migratoires), le rôle de ces hauts responsables devient plus que jamais central.

Abdellatif Hammouchi – L’homme des deux casquettes

Il est probablement le visage le plus emblématique du système sécuritaire marocain, bien que farouchement discret. Abdellatif Hammouchi cumule deux fonctions stratégiques : directeur général de la DGSN (police nationale) et de la DGST (renseignement intérieur). Il est considéré comme l’architecte de la politique antiterroriste marocaine, saluée par les chancelleries occidentales.

Hammouchi a modernisé l’arsenal sécuritaire du pays, introduit l’analyse prédictive, et renforcé les partenariats internationaux, notamment avec la France, l’Espagne, les États-Unis et Israël. Le Maroc est ainsi devenu une plaque tournante du renseignement africain et euro-méditerranéen.

Yassine Mansouri – Le maître du renseignement extérieur

Moins connu du grand public, Yassine Mansouri joue un rôle tout aussi central. Directeur général de la DGED(Direction générale des études et de la documentation), il est le chef des services de renseignement extérieur du Maroc. Ami d’enfance du roi, diplômé de l’ÉNA (École nationale d’administration), il a su imposer un style feutré, diplomatique et structuré.

Sous sa houlette, la DGED a renforcé son maillage en Afrique de l’Ouest, dans le Sahel et au Moyen-Orient, devenant un acteur clé de la diplomatie secrète marocaine. Il est aussi à l’origine de nombreuses opérations de soft power en soutien à la cause nationale du Sahara.

Mansouri agit souvent en tandem avec les Affaires étrangères, apportant des informations cruciales sur les dynamiques régionales, les groupes armés, ou les menaces stratégiques, contribuant à faire du Maroc un acteur géopolitique de premier plan.

Mohamed Haramou – Le garant de la sécurité territoriale

À la tête de la Gendarmerie royale, le général Mohamed Haramou est un pilier de la sécurité intérieure. Ex-commandant du Groupement d’escadrons d’honneur, il veille à la couverture sécuritaire des zones rurales et périphériques, souvent en première ligne contre les trafics et les réseaux transfrontaliers.

Il assure également la sécurisation des axes routiers stratégiques et joue un rôle actif dans les opérations conjointes avec les FAR, en particulier dans les zones de tension comme le Sahara.

El Farouk Belkhir – Le stratège militaire

Inspecteur général des Forces armées royales (FAR) et commandant de la zone Sud, le général El Farouk Belkhirsupervise les opérations militaires dans le Sahara, théâtre d’un conflit gelé mais hautement stratégique. C’est sous son autorité que les FAR ont entamé une montée en puissance technologique et logistique, renforcée par des partenariats avec les États-Unis, Israël et la Turquie.

Il est au centre du réarmement qualitatif du Maroc, destiné à garantir la souveraineté nationale et la dissuasion régionale.

Le Cabinet royal – L’organe de coordination suprême

Bien que chaque responsable agisse dans son périmètre, la coordination stratégique reste entre les mains du Cabinet royal. À ce titre, Fouad Ali El Himma, conseiller du roi, joue un rôle de pivot entre la sphère politique, les services de renseignement et les centres de décision.

C’est autour du roi que s’articule la doctrine sécuritaire marocaine, marquée par un équilibre entre modernité, souveraineté et efficacité.

L’appareil sécuritaire marocain, centré autour du roi Mohammed VI, repose sur une architecture cohérente et intégrée, où chaque responsable joue une partition précise dans une symphonie bien orchestrée. Loin d’une structure répressive, il s’agit d’un système intelligence-based, tourné vers l’anticipation des risques, la coopération régionale et la projection d’influence.

À l’heure où le Maroc s’affirme comme un hub de sécurité en Afrique, ces hommes de confiance incarnent les garants de la stabilité du royaume, et les architectes de sa puissance douce.

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