Quand le cinéma s’invite dans les cocktails officiels : l’affaire du téléphone envolé à Agadir

Dans le Maroc des conférences bien huilées et des selfies institutionnels, une scène digne d’un court-métrage tragicomique a pris place ce vendredi 20 juin à Agadir, au sein d’un hôtel classé où tout semblait — du moins en apparence — sous contrôle.

Mohamed Oudmine, président de la Commission de l’Intérieur à la Chambre des représentants, ponte du PAM et habitué des fauteuils feutrés du Parlement, s’est retrouvé victime d’un vol… pas n’importe lequel , son propre téléphone, subtilisé en pleine cérémonie officielle présidée par le wali de la région Souss-Massa, Saïd Amzazi.

L’événement ? Une célébration en grande pompe du premier groupe de jeunes NEET formés aux subtilités du numérique et de l’intelligence artificielle. Une vitrine du progrès, de l’innovation… et de la distraction professionnelle, semble-t-il.

Selon nos sources, c’est juste après une photo de groupe avec M. le wali — ce moment solennel où les sourires sont forcés et les téléphones posés “quelque part” — que M. Oudmine constate la disparition de son précieux appareil. Le téléphone, posé innocemment sur le canapé présidentiel, s’est évaporé avec autant de discrétion qu’un amendement mal ficelé en commission.

S’en suit alors une chasse au trésor numérique : le traçage GPS mène l’équipe du député vers un lieu des plus cocasses… entre le tribunal administratif d’Agadir et le siège régional de la SNRT, pile à l’endroit où stationne une voiture appartenant — quelle surprise ! — à un caméraman de la télévision publique, officiellement accrédité pour couvrir la cérémonie.

Ironie du sort , celui-là même chargé de capter les images de la République se retrouve capturé par la technologie qu’il filmait.

Pas besoin d’intelligence artificielle, une simple application “Localiser mon iPhone” a suffi à résoudre l’énigme que ni les valeurs déontologiques ni les badges presse n’ont empêché.

Quant à M. Oudmine, homme de consensus ou adepte de la discrétion parlementaire, il a choisi de ne pas porter plainte, histoire sans doute de ne pas transformer cette anecdote pittoresque en affaire d’État. Mais à en croire les murs de l’hôtel “The View”, la vue n’était pas la seule chose à surveiller ce matin-là.

Morale de l’histoire ?

Quand la formation des jeunes sur l’éthique numérique cohabite avec le vol d’un smartphone officiel par un professionnel de l’image, c’est que la réalité a définitivement dépassé la fiction.

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