Socialistes bruxellois : l’union fait la farce ?

La gauche bruxelloise traverse une crise existentielle… ou une sitcom politique sans fin. Cette semaine, le président de Vooruit, Conner Rousseau – visiblement plus à l’aise avec les punchlines qu’avec la diplomatie – a dégainé contre Ahmed Laaouej, le patron du PS bruxellois. Accusé de « préparer les élections de 2029 » au lieu de former un gouvernement en 2024, Laaouej devient le nouveau souffre-douleur d’un Rousseau bien décidé à saboter les derniers vestiges de la camaraderie intersocialiste.

L’objet du désamour ? Une idée simple , gouverner Bruxelles sans la N-VA, avec une large coalition de gauche incluant Ecolo, Groen, le PTB et la “Team Fouad Ahidar” (oui, ça existe). Une idée qualifiée par Rousseau de « projet fantaisiste », qui aurait surtout permis à Laaouej de se rêver ministre-président… en compagnie des « extrémistes ». Ambiance.

Laaouej, fantasme de gauche ou cauchemar communautaire ?

Laaouej, l’homme qui voit des majorités progressistes partout sauf dans les urnes, pensait sans doute que Vooruit suivrait le PS les yeux fermés. Mais c’était sans compter la nouvelle stratégie flamande , danser avec la N-VA, même si ça écrase quelques orteils francophones au passage. Résultat ? Les cartels socialistes bruxellois tremblent sur leurs fondations, les listes communes de 2030 deviennent hypothétiques, et Rousseau, goguenard, menace : « Peut-être que nous présenterons des listes francophones, nos gens sont de bons bilingues. »

Quand Rousseau fait du stand-up

Conner Rousseau ne s’arrête pas là. Dans un geste de bienveillance fraternelle digne de la Ligue des gentlemen en colère, il suggère aussi que « Bouchez et Laaouej se disputent avec tout le monde » et que « le PS et le MR devraient peut-être envoyer d’autres personnes » pour espérer un gouvernement. C’est sûr qu’en matière de modération, on a connu mieux qu’un président socialiste ivre de franc-parler et déjà épinglé en 2023 pour des propos peu… inclusifs à l’égard des Roms.

Vers un divorce à la belge

Entre un PS bruxellois qui rêve d’une gauche arc-en-ciel et un Vooruit qui flirte avec la droite nationaliste, le fossé se creuse. Les listes communes, autrefois symbole d’unité, pourraient devenir un lointain souvenir, tout juste bon à illustrer les manuels de science politique sous le chapitre « Mariages de raison, divorces de passion ».

En attendant, les électeurs bruxellois assistent à ce vaudeville institutionnel avec un mélange de lassitude et de fascination , après tout, quand les socialistes se disputent la capitale, ce sont toujours les autres qui paient l’addition… et le prix du spectacle est inclus dans les impôts.

Prochaine scène ? 2030, avec ou sans alliance, mais toujours avec un bon paquet d’égo.

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