Frères Musulmans : l’ennemi invisible qui hante les conseils de défense de la République…

Majdi Fatima Zahra

C’est reparti pour un tour de table à l’Élysée. Ce lundi, Emmanuel Macron présidera un énième conseil de défense et de sécurité nationale – non pas pour parler de l’Ukraine, ni du prix du melon, ni même de la canicule qui fait suer jusqu’aux idées – mais pour traquer… les Frères musulmans. Oui, ces fameux islamistes qui, selon un rapport confidentiel très peu resté confidentiel, seraient en train d’entrer par le bas, sans sonner, ni passer par la grande porte.

Le président, visiblement agacé que ses ministres aient transformé la première réunion en colloque soporifique, a décidé de reprendre les choses en main. Cette fois, on veut du concret. Du dur. Du saignant. Du sécuritaire, quoi.

Entrisme, ou l’art de faire peur avec un mot chic

Depuis que le mot entrisme est sorti des placards de la politique française, il ne les a plus jamais quittés. L’ennemi n’est plus barbu et armé en Syrie, il est barbu et diplômé en sciences sociales à Saint-Denis. On ne l’entend pas crier « Allah Akbar », mais plutôt « association culturelle loi 1901 ». Autant dire que ça fout les jetons à la République.

Le rapport fuité (volontairement ou non, mais avec toute la grâce d’un robinet qui goutte), évoque une infiltration lente mais méthodique. Pas de kalachnikovs ni de ceintures explosives, mais des centres de soutien scolaire, des clubs de foot, des cours de cuisine halal… Bref, l’ennemi est parmi nous, tapi dans les lasagnes et les tournois de baby-foot.

Une réunion musclée, avec des ministres en costard

Ce lundi, autour de la table de l’Élysée, on retrouvera donc Bruno Retailleau (l’expert ès signalements), Elisabeth Borne (qui aurait préféré parler de la crise du recrutement à l’Éducation nationale), et Marie Barsacq, ministre des Sports (on ne sait pas trop ce qu’elle vient faire ici, à part peut-être courir après les indices).

Retailleau a déjà préparé ses fiches , il veut un parquet administratif (idée novatrice si on aime les oxymores), une cellule de coordination (car les cellules, c’est rassurant), et surtout… plus de surveillance. Car qui dit islamisme par le bas, dit caméras au plafond.

Pendant ce temps, Marine rêve d’interdictions

À l’autre bout de l’échiquier, Marine Le Pen regarde tout cela en se demandant s’ils sont sérieux. Pour elle, l’affaire est simple , #les_Frères_musulmans, on les interdit, on les coupe des financements publics, et on les renvoie au Moyen-Âge à coups de lois bien senties. L’entrisme ? Elle s’en fout. Elle préfère l’exorcisme.

Et le Maroc dans tout ça ?

Pendant qu’on débat de l’entrisme made in Égypte, il faut rappeler qu’au #Maroc, les Frères ont troqué les barbes longues contre des cravates #PJD. Ils ont gouverné, prié, souri aux caméras, avant d’être balayés par les urnes. Preuve que l’islam politique n’a pas besoin de bunker pour s’effondrer, un bulletin de vote suffit.

Un communiqué attendu… et probablement vide

L’Élysée a promis un communiqué après la réunion. On s’attend donc à une déclaration pleine de fermeté, de mots vagues et de résolutions molles. Comme d’habitude. On parlera de vigilance, de République, d’unité. Et pendant ce temps, les vraies questions – précarité, éducation, fractures territoriales – continueront d’alimenter les frustrations. Celles-là mêmes qui nourrissent, parfois, les radicalismes.

 

 

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