CIIB : l’inclusion version Frères ? Quand l’antiracisme devient cheval de Troie idéologique
Par Bouchaib El Bazi
Collectif CIIB : entre engagement antiraciste et influence frériste, la Sûreté de l’État tire la sonnette d’alarme
La publication récente d’un rapport confidentiel de la Sûreté de l’État belge, jette une lumière crue sur le Collectif pour l’inclusion et contre l’islamophobie en Belgique (CIIB). Le document, rédigé fin avril par la PFCECT – la cellule intégrée de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme –, attribue au CIIB une proximité idéologique et organisationnelle avec la mouvance des Frères musulmans.
Des origines sous influence
Selon ce rapport, le CIIB aurait été fondé par sept individus, dont un membre directement affilié aux Frères musulmans et un autre activiste engagé dans la même idéologie. Le collectif, né dans le sillage du CCIF français, dissous après l’assassinat de Samuel Paty en 2020, s’inscrirait dans une dynamique transnationale visant à établir des structures d’influence discrètes, mais efficaces, au sein des démocraties européennes.
Les services belges estiment que la nature du discours promu par le CIIB – insistance sur une prétendue hostilité systémique des États européens à l’encontre des musulmans – reprend les éléments clefs du narratif frériste, bien connu pour son manichéisme idéologique et son usage stratégique du statut de victime.
Un activisme à double lecture
Si le CIIB se présente comme un collectif citoyen de lutte contre les discriminations, la Sûreté de l’État y voit plutôt un groupe de pression qui cherche à influer subtilement sur les politiques publiques liées à l’islam. L’objectif ne serait pas tant de défendre les libertés, mais de reconfigurer les équilibres institutionnels par une pression politique constante, souvent enveloppée dans le langage des droits humains.
Le rapport affirme ainsi que le CIIB “représente un risque pour les institutions publiques”, en raison de ses liens idéologiques, de ses alliances associatives et de sa volonté manifeste d’occuper un espace de représentation politique communautaire, tout en contestant les fondements universalistes de l’État belge.
L’ingérence comme méthode
Ce type d’activisme, selon le SGRS, relève moins du militantisme citoyen que de l’ingérence idéologique. En se positionnant comme interlocuteur légitime des autorités publiques sur les questions liées à l’islam, le CIIB chercherait à imposer un cadrage spécifique du débat public, excluant toute critique légitime de l’islam politique sous prétexte d’islamophobie.
En d’autres termes, le collectif semble fonctionner comme une interface entre une idéologie religieuse à visée politique et le monde institutionnel européen, avec un discours calibré pour désarmer la vigilance démocratique.
Une alerte à ne pas banaliser
Ce rapport, bien que confidentiel, n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une série d’alertes lancées ces dernières années par plusieurs services de renseignement européens sur la montée en puissance des réseaux fréristes via des organisations dites “modérées”. À la différence du radicalisme violent, le frérisme se développe dans la durée, à travers des structures souples, un discours lissé et un enracinement associatif.
Face à cela, la vigilance des institutions démocratiques ne doit pas être confondue avec la stigmatisation religieuse. Il ne s’agit pas ici de remettre en question le droit à la critique de l’islamophobie, mais de distinguer clairement entre un engagement citoyen sincère et une stratégie idéologique importée, aux finalités politiques avérées.
Le CCIF, un précédent révélateur
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), souvent présenté comme le modèle du CIIB, avait été dissous par le gouvernement français en décembre 2020, quelques semaines après l’attentat contre le professeur Samuel Paty. Les autorités françaises avaient mis en cause son rôle trouble dans la désignation publique d’enseignants et dans la diffusion d’un climat de haine, bien qu’aucune implication directe dans les attentats n’ait été prouvée.
La Belgique semble désormais confrontée à un défi similaire : comment préserver la liberté d’association sans laisser le champ libre à des groupes qui instrumentalisent les libertés pour fragiliser la cohésion démocratique ?
- #CIIB
- #FrèresMusulmans
- #IslamPolitique
- #SécuritéNationale
- #InfluenceFrériste
- #BelgiqueEnVigilance
- #InfiltrationSoft
- #RenseignementBelge
- #IslamEtPouvoir
- #ActivismeSousCouverture
- #BouchaibElbazi