La guerre diplomatique autour du Sahara : l’Algérie en recul face à l’avancée marocaine

Bouchaib El Bazi

Alors que l’Algérie multiplie les efforts diplomatiques et financiers pour contrer la reconnaissance internationale de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, Rabat remporte une série de victoires décisives sur les scènes africaine, américaine et asiatique.

Depuis plusieurs années, la question du Sahara est redevenue un champ de bataille diplomatique entre le Maroc et l’Algérie. Mais les dynamiques récentes sur la scène internationale témoignent d’un net recul de la position algérienne et d’un renforcement stratégique du Maroc, dont les efforts de lobbying, de coopération économique et de diplomatie proactive portent leurs fruits.

Une reconnaissance internationale croissante

Le Maroc a enregistré une série de succès diplomatiques notables, marqués par la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara par plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Des États comme le Sénégal, le Togo, le Suriname, la Colombie, les Émirats arabes unis, Bahreïn ou encore l’Inde ont affiché leur soutien à l’initiative d’autonomie proposée par Rabat, perçue comme sérieuse, crédible et conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Plusieurs de ces pays ont franchi une étape symbolique forte , l’ouverture de consulats généraux dans les villes de Dakhla et Laâyoune. Ce geste diplomatique traduit une reconnaissance de facto de la souveraineté marocaine sur le territoire.

L’Algérie, un isolement diplomatique croissant

Face à cette offensive marocaine, l’Algérie a mobilisé d’importantes ressources diplomatiques, médiatiques et financières pour maintenir son soutien au Front Polisario. Elle a tenté de rallier certains États africains ou d’Amérique du Sud à sa cause, misant notamment sur les alliances historiques issues du mouvement des non-alignés. Mais ces efforts ont souvent été infructueux, ou de courte durée.

Malgré les pressions exercées, y compris économiques, le narratif algérien semble perdre en efficacité sur la scène internationale. Plusieurs États qui soutenaient historiquement la position algérienne ont récemment révisé leur position ou affiché une neutralité nouvelle.

Le rôle central du lobbying marocain

L’une des clés de cette réussite réside dans la stratégie d’influence développée par le Maroc. Un véritable réseau diplomatique, institutionnel et économique a été mis en place à travers les continents, s’appuyant sur une diplomatie d’État agile, des partenariats économiques ciblés, et un lobbying actif dans les cercles de décision à Washington, Bruxelles, Londres ou encore Addis-Abeba.

Ce soft power marocain repose également sur le renforcement des relations Sud-Sud, une politique africaine ambitieuse initiée par le roi Mohammed VI depuis plus d’une décennie, et des investissements stratégiques dans les secteurs des banques, de l’énergie et de l’agriculture dans de nombreux pays du continent.

Une bataille géopolitique au-delà du Sahara

La question du Sahara dépasse aujourd’hui le cadre régional. Elle illustre un basculement plus large des équilibres diplomatiques en Afrique et dans le monde arabe, où le Maroc, sans être une puissance militaire majeure, affirme sa place en tant qu’acteur diplomatique incontournable.

En parallèle, l’Algérie peine à réinventer sa doctrine de politique étrangère, encore largement marquée par des références idéologiques héritées de la guerre froide, alors que les relations internationales évoluent vers un pragmatisme basé sur la coopération économique et la stabilité régionale.

Si le conflit du Sahara reste non résolu au niveau de l’ONU, la dynamique actuelle penche clairement en faveur du Maroc, qui a su transformer une position autrefois contestée en une réalité diplomatique acceptée par un nombre croissant de pays. Face à cela, l’Algérie voit ses marges de manœuvre se réduire, malgré des moyens importants mobilisés.

La guerre diplomatique semble ainsi, pour l’instant, remportée par Rabat. Une victoire qui s’appuie non seulement sur une stratégie bien pensée, mais aussi sur une capacité à s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques mondiales.

  • #SaharaMarocain
  • #Diplomatie
  • #GuerreDiplomatique
  • #ConflitMaghrébin
  • #RelationsInternationales
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.