Fête du Trône 2025 au Maroc : une monarchie à l’épreuve du temps, un royaume en phase avec l’histoire

Bouchaib El Bazi

Le Maroc célèbre cette année la 26ᵉ Fête du Trône, marquant l’accession au pouvoir du roi Mohammed VI le 30 juillet 1999. Cette commémoration revêt en 2025 une saveur particulière, tant elle coïncide avec un autre jalon fondamental de l’histoire contemporaine du royaume : le cinquantenaire de la Marche Verte, déclenchée le 6 novembre 1975 pour permettre, dans un élan populaire pacifique, la récupération des provinces sahariennes après le retrait de la puissance coloniale espagnole.

Cette conjonction symbolique entre mémoire nationale et actualité géopolitique offre un cadre idéal pour revisiter la trajectoire singulière d’un pays qui a su conjuguer fidélité à son histoire et capacité d’adaptation aux défis du temps.

De la Marche Verte à la reconnaissance internationale de la souveraineté marocaine

La Marche Verte ne fut pas un simple épisode tactique dans un différend territorial. Elle fut l’expression d’une vision stratégique, incarnée par feu le roi Hassan II, qui anticipa les mutations régionales et internationales pour inscrire l’unité territoriale du Maroc dans un processus de légitimation historique et diplomatique.

Le roi Mohammed VI a poursuivi cette œuvre avec rigueur et méthode, en inscrivant la question du Sahara marocain dans une dynamique d’ouverture, de modernisation et de développement local. L’initiative d’autonomie, présentée en 2007, s’est imposée au fil des années comme la seule base sérieuse, crédible et réaliste pour une solution durable. Elle a été saluée par de nombreuses capitales : Washington, Paris, Madrid, Berlin, Londres, et plus récemment Lisbonne, qui a affirmé son soutien explicite à la proposition marocaine.

L’élément déterminant fut, sans doute, la reconnaissance officielle par les États-Unis, sous l’administration Trump, de la souveraineté marocaine sur l’ensemble du Sahara. Une reconnaissance renforcée par des accords bilatéraux concrets et par une réaffirmation constante de cette position par les instances diplomatiques américaines.

Une stratégie de développement territorial qui crédibilise la souveraineté

Ce soutien international ne saurait être compris sans l’effort considérable de développement engagé sur le terrain. Le Sahara marocain n’est pas seulement un territoire administré ; il est devenu un espace intégré, dynamique et connecté.

Des infrastructures modernes ont vu le jour : ports, zones industrielles, routes, universités, hôpitaux. Le port atlantique de Dakhla, en particulier, incarne cette ambition de faire des provinces du Sud un pont entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. Grâce à des investissements stratégiques, ces régions ne sont plus des marges géographiques, mais des vecteurs de croissance et d’intégration continentale.

Cette politique s’inscrit dans une vision globale du roi Mohammed VI, qui fait du développement humain et territorial une priorité, au même titre que la défense diplomatique des intérêts du royaume.

Le Maroc, acteur continental et pivot euro-africain

En 2025, le Maroc apparaît comme un acteur central dans l’espace euro-africain. Son retour à l’Union africaine, son engagement dans les projets énergétiques, agricoles et religieux sur le continent, sa politique de coopération Sud-Sud et son rôle dans la promotion d’un islam du juste milieu, font de lui un partenaire recherché et respecté.

La désignation du Maroc comme co-organisateur de la Coupe du monde de football 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, constitue une consécration de sa stabilité, de son attractivité et de sa crédibilité institutionnelle. C’est également la reconnaissance d’un modèle qui allie tradition monarchique et réformes modernes, enracinement africain et projection européenne.

Une monarchie en résonance avec sa société

Mais au-delà de la diplomatie et des infrastructures, c’est dans la relation singulière entre le roi et son peuple que réside le secret de la réussite marocaine. Une relation fondée sur la légitimité historique de la monarchie, son rôle fédérateur, mais aussi sur sa capacité à se réinventer, à écouter et à agir.

Le Maroc a évité les dérives populistes et les slogans creux. Il a misé sur la constance institutionnelle, la diversification de ses partenaires et la crédibilité de ses engagements. Il s’est doté d’institutions solides, d’une administration modernisée, et d’une vision stratégique fondée sur la confiance dans ses capacités internes.

En cultivant cette cohérence, le royaume s’est progressivement imposé comme un modèle singulier dans un monde arabe marqué par l’instabilité et les fractures identitaires.

Une leçon de constance et de réalisme

À l’heure où le monde traverse une série de mutations géopolitiques, le Maroc offre l’exemple rare d’un pays qui assume son héritage tout en construisant son avenir. La commémoration de la Fête du Trône, en cette année du cinquantenaire de la Marche Verte, n’est pas une simple célébration rituelle. Elle est l’occasion de prendre la mesure du chemin parcouru, des choix assumés, et des équilibres patiemment bâtis.

Le Maroc ne prétend pas être une puissance dominante, mais il revendique avec constance sa souveraineté, son ouverture, et son attachement à un modèle de développement pragmatique. Un modèle qui n’a rien d’idéologique, mais qui produit des résultats.

À ceux qui en doutent, il suffit de visiter les provinces du Sud, de constater les changements à Casablanca, à Rabat, à Ouarzazate ou à Dakhla. Le terrain contredit les discours. Et dans un monde saturé de récits artificiels, rien ne réussit comme le succès tangible.

 

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