Ambassade ou cabaret ? La diplomatie marocaine en roue libre à Bruxelles

Bouchaib El Bazi

Bruxelles – L’ambassade du Royaume du Maroc en Belgique fut jadis un phare de diplomatie calme, un bastion de défense des valeurs, des constantes et de l’image de la Nation. Mais ce glorieux passé semble désormais relégué aux archives. À sa place, une scène de théâtre absurde, dirigée par une élite qui, visiblement, a perdu la boussole… ou l’a vendue aux enchères.

Le dernier acte de cette farce diplomatique ? Une invitation officielle lancée par l’ambassade marocaine à Bruxelles à un membre du mouvement “Maroc de Demain”, une organisation aussi opaque que sulfureuse, dont les connexions avec plusieurs individus recherchés par la justice marocaine ne font plus aucun doute. Parmi eux, Hicham Jirando, récidiviste notoire en matière de diffamation et d’incitation, grand spécialiste du mensonge numérique et de la calomnie virtuelle.

Autre personnage central dans cette galaxie douteuse : Mustapha Aziz, condamné à six ans de prison ferme au Maroc, qui s’est illustré dans l’art d’accuser sans preuves les services de sécurité du pays. Et que dire de Mohamed Abdellatif Hendouz, photographié en toute décontraction aux côtés de l’ambassadeur du Royaume ? Ce dernier, depuis son exil volontaire, n’a cessé de s’attaquer frontalement aux institutions sécuritaires marocaines, allant jusqu’à insulter publiquement le Roi du Maroc et remettre en cause l’institution de la Commanderie des Croyants, pilier du système constitutionnel marocain.

Et pourtant, rien de tout cela ne semble troubler Mohamed Ameur, ambassadeur du Royaume à Bruxelles. Au contraire, ce dernier déroule le tapis rouge à ces figures de la subversion, ouvrant grandes les portes de la maison du Royaume à ceux qui piétinent ses symboles et ses fondements. À croire que l’ambassade s’est muée en club culturel pour renégats… ou en agence d’accueil pour fugitifs en mal de reconnaissance.

Mohamed Ameur : Ambassadeur de qui, exactement ? Et pourquoi ?

Face à ces dérives répétées, une question s’impose : Mohamed Ameur représente-t-il encore la diplomatie marocaine ? Ou s’est-il autoproclamé porte-parole du “Maroc de Demain” ? Comment peut-on tolérer que nos représentations diplomatiques à l’étranger se transforment en vitrines pour une opposition téléguidée, dont les agendas coïncident souvent avec ceux des adversaires de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté ?

Si la diplomatie est, dit-on, l’art de l’équilibre, ce que nous observons ici n’a rien d’un équilibre : c’est du chaos, voire une forme de complicité silencieuse. Car enfin, comment justifier que l’on accueille dans la maison du Royaume ceux qui s’acharnent à le démolir ? Et sur quelle base accorde-t-on une légitimité publique à ceux qui contestent la légitimité constitutionnelle ?

Monsieur Bourita, il est temps de reprendre le gouvernail

Face à ces dérapages graves, le silence du ministère des Affaires étrangères devient inquiétant. Ce qui se passe à Bruxelles n’est plus un simple incident diplomatique : c’est une tendance alarmante, qui nuit gravement à l’image du Royaume à l’international.

Nous appelons à une intervention urgente et personnelle du ministre Nasser Bourita pour mettre un terme aux agissements de l’ambassadeur Mohamed Ameur, et exiger de lui des comptes non seulement pour ses fautes professionnelles, mais aussi pour son ambiguïté d’engagement. Car aujourd’hui, en tant que Marocains, il nous est devenu difficile de distinguer :

cet ambassadeur est-il encore avec nous… ou déjà avec le Ghana ?

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