L’Algérie, parrain et décideur
Parce qu’elle demeure le principal sponsor politique et militaire du Polisario depuis les années 1970, l’Algérie sera l’acteur décisif dans le scénario de cette transition , une sortie discrète et ordonnée, ou un effondrement chaotique aux coûts sécuritaires et sociaux lourds. Toutefois, malgré la volonté de certaines élites algériennes de prolonger artificiellement la crise, la communauté internationale a déjà tranché , l’expérience séparatiste est arrivée à expiration.
La légitimité internationale bascule vers l’autonomie
Plus de 130 États soutiennent désormais le plan d’autonomie proposé par le Maroc il y a près de vingt ans, et ce nombre continue de croître, y compris parmi les alliés traditionnels du Polisario comme l’Afrique du Sud et la Bolivie. Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, l’a réaffirmé : seule une solution politique est envisageable, et la référence au « référendum » a disparu depuis longtemps du lexique onusien.
Les États-Unis, en tant que « porte-plume » du Conseil de sécurité sur la question du Sahara, poussent activement vers la mise en œuvre de ce plan. Washington envisage même de remplacer la MINURSO par un nouveau mécanisme onusien, baptisé “MANSASO”, chargé d’accompagner le processus d’autonomie, là où le référendum s’est avéré impraticable.
Les rapports de force se redessinent
Aucune puissance majeure – ni les États-Unis, ni la Russie, ni la Chine, ni l’Union européenne, ni le Japon – n’a reconnu la « RASD ». L’explication est simple , le système international ne peut se permettre un micro-État artificiel, sans base réelle, et source de tensions dans une zone stratégique riche en ressources mais exposée aux menaces terroristes et migratoires.
Même la France, longtemps soucieuse d’équilibrer ses relations entre Alger et Rabat, voit son espace de manœuvre se rétrécir sous la pression d’un discours algérien de plus en plus rigide. Quant à l’Algérie, elle a déjà dû avaler le fait accompli , Washington a clairement basculé du côté du Maroc, et ce cap ne sera pas inversé.
Un choix sans retour
Le nouveau cadre onusien n’annonce pas une fin immédiate du conflit, mais signifie clairement que le processus est enclenché et irréversible. L’Algérie se trouve à la croisée des chemins , accompagner ce tournant et miser sur une coopération régionale avec le Maroc, ou s’enfermer davantage dans l’isolement.
Le Polisario, lui, est face à une alternative existentielle , poursuivre l’illusion d’un État fantôme jusqu’au bout, ou retrouver son ADN originel de mouvement politique susceptible de s’intégrer dans la dynamique démocratique de l’autonomie au sein de la souveraineté marocaine. Dans les deux cas, le temps joue contre lui.
Le plan d’autonomie marocain a cessé d’être une simple initiative nationale pour devenir un impératif international, reconnu comme la seule voie sérieuse, réaliste et pacifique. Le « dernier souffle » du Polisario n’est donc pas seulement une métaphore politique , il marque la fin d’un cycle et l’ouverture d’un autre, placé sous le signe du pragmatisme, de la stabilité et de la paix.