Bruxelles : retour à la case « blocage », ou l’art belge de réinventer l’impasse

Bouchaib El Bazi

Bruxelles, capitale de l’Europe… et du surplace. Après quinze mois de marathon immobile, on croyait l’horizon enfin dégagé. Yvan Verougstraete, missionné en « facilitateur », avait sorti son plan pour débloquer la Région bruxelloise. Tout le monde était prêt à s’asseoir autour de la table. Tout le monde ? Non. Un irréductible parti libéral flamand, l’Open VLD, a décidé de remettre la musique de fond : retour à la case départ.

L’éclaircie qui n’a duré qu’un lundi

Le scénario semblait presque trop beau pour être vrai , MR, PS, Les Engagés, Groen, Vooruit et même CD&V avaient dit « oui » à un rendez-vous, certes prudent, mais un « oui » quand même. Un consensus fragile, rare, et donc précieusement gardé. Mais voilà que Frédéric De Gucht, président de la fédération bruxelloise de l’Open VLD, a brandi son veto, comme pour rappeler que la politique belge n’aime jamais les lignes droites.

Les « garanties » nouveau mot magique

Les libéraux flamands réclament désormais des « garanties » du fédéral – traduisez , un clin d’œil appuyé de la N-VA – avant de bouger d’un centimètre. Résultat , Bruxelles se retrouve encore une fois prise en otage par les subtilités communautaires, où les intérêts locaux s’alignent au rythme des agendas nationaux.

En d’autres termes , les Bruxellois devront patienter pendant que les négociateurs comparent leurs calendriers et vérifient la couleur des plumes du paon.

L’art de transformer un cercle en labyrinthe

La politique bruxelloise n’est plus une partie d’échecs, mais une partie de Monopoly où chaque joueur pioche inévitablement la carte , « Retournez à la case départ. Ne passez pas par la table des négociations. Ne touchez pas 200 euros. »

Yvan Verougstraete, qui s’était rêvé en architecte du compromis, se retrouve en décorateur d’impasse. Quant au formateur MR, David Leisterh, il peut toujours dresser la table , les chaises resteront vides tant que l’Open VLD n’aura pas trouvé son confort.

Bruxelles, capitale du blocage créatif

La question reste donc entière , y aura-t-il un jour un gouvernement en Région bruxelloise ? Ou faudra-t-il attendre que l’Europe déménage ses institutions pour libérer la salle de réunion ? En attendant, les Bruxellois, eux, regardent ce théâtre absurde où chaque acteur joue à merveille son rôle , parler de compromis sans jamais en signer un.

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