Marrakech – Bordeaux – Bruxelles. Les escales se multiplient et l’ambition demeure la même , connecter les talents et les capitaux des Marocains du Monde (MdM) à la dynamique économique nationale. À travers la Fondation Trophées Marocains du Monde (TMM), son président Amine Saad défend une conviction , « Les MdM veulent investir au Maroc ».
Une diaspora en quête de repères
Avec plus de 5 millions de ressortissants établis à l’étranger, la diaspora marocaine représente une force stratégique sur les plans humain, économique et culturel. Si leurs transferts de devises atteignaient 117 milliards de dirhams en 2024, leur contribution au développement productif reste encore à amplifier.
« Les MdM manquent parfois de repères, mais l’envie d’investir est là. Notre rôle est de les accompagner, de leur donner de la visibilité et de les mettre en relation avec des interlocuteurs fiables », explique Amine Saad.
Depuis 2017, la Fondation organise les Trophées Marocains du Monde, qui célèbrent des parcours inspirants, et, depuis 2022, des Rencontres économiques dans les pays de résidence des MdM. En 2025, une nouvelle étape est franchie avec le lancement du Forum Économique des Marocains du Monde (FEMM).
Des progrès indéniables, mais des obstacles persistants
Amine Saad reconnaît les efforts consentis par les autorités marocaines , amélioration du climat des affaires, digitalisation des procédures, guichets uniques, financements adaptés. « Créer une entreprise en dix jours, c’est faisable aujourd’hui, ce qui était inimaginable il y a encore quinze ans », souligne-t-il.
Mais les défis subsistent , lenteur administrative, complexité d’accès au financement, déficit d’information institutionnelle. « Il existe par exemple un site gouvernemental permettant de demander des extraits de naissance en ligne. Mais trop peu de gens le savent. Il faudrait des campagnes massives d’information. »
Des exemples qui inspirent
La réussite de Mostapha Lassik, lauréat des TMM 2025, illustre le potentiel de la diaspora. Directeur d’un grand groupe en France, il s’apprête à implanter son entreprise au Maroc avec un partenariat signé avec la Fondation Mohammed VI pour digitaliser les hôpitaux. « C’est un enfant du pays qui revient avec expertise et savoir-faire. C’est exactement ce qu’il faut encourager », insiste Saad.
Pour une diaspora actrice de la modernisation
Au-delà de l’investissement économique, la diaspora peut jouer un rôle dans la culture et la technologie. « Grâce au digital, le Maroc peut rattraper son retard. Mais il faut aussi miser sur la culture , davantage de salles de cinéma d’auteur, de galeries, de maisons d’édition. Le Maroc doit structurer ce secteur pour attirer les investisseurs », plaide Amine Saad.
Pour lui, le FEMM doit s’installer dans la durée. « Ce n’est pas une opération ponctuelle, mais un processus pour laisser une trace. Les Marocains du Monde ne doivent pas être vus uniquement comme des émetteurs de devises, mais comme des acteurs stratégiques du développement du Royaume. »