Violence à Mohammedia : quand les rivalités importées virent au drame sanglant
Bouchaib El Bazi
La ville a été secouée dans la nuit de samedi à dimanche par une agression d’une extrême brutalité. Deux migrants soudanais ont été tués et trois autres grièvement blessés lors d’une attaque menée dans un campement clandestin situé à Jenan Zenana.
Une attaque d’une rare violence
Selon les premiers éléments de l’enquête, un groupe de migrants soudanais venus de Casablanca a pris d’assaut le site en pleine nuit. Armés de couteaux et d’objets contondants, ils ont frappé leurs compatriotes avant de s’emparer d’argent et de téléphones.
Le bilan est lourd :
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un homme est mort des suites d’une profonde blessure abdominale,
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un autre a succombé à une hémorragie après une amputation sauvage du bras,
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trois autres victimes ont été transférées dans un état critique à l’hôpital Moulay Abdellah.
Des tensions importées du Soudan
D’après plusieurs témoignages, l’agression serait liée à des rivalités tribales directement issues de la guerre civile qui ravage le Soudan depuis avril 2023. Les assaillants auraient exigé de leurs victimes qu’elles déclarent leur appartenance ethnique avant de les attaquer.
Ce drame montre comment des conflits étrangers, importés par des groupes de migrants, viennent alimenter des violences sanglantes sur le sol marocain.
Les autorités réagissent
Alertée rapidement, la Gendarmerie Royale est intervenue pour sécuriser les lieux et éviter une escalade. Le campement de Jenan Zenana, installé depuis plusieurs mois, a été immédiatement démantelé et ses occupants déplacés. Une enquête judiciaire a été ouverte pour identifier et arrêter les agresseurs, toujours en fuite.
Une situation explosive
Depuis plusieurs années, Mohammedia, comme d’autres villes marocaines, est confrontée à la présence croissante de campements de migrants subsahariens. Ces installations précaires, tolérées par défaut, génèrent une instabilité chronique , mendicité organisée, petits trafics, tensions internes et désormais affrontements meurtriers.
Cet épisode tragique met en lumière les risques sécuritaires liés à ces regroupements clandestins, où se mêlent misère sociale, absence de perspectives et conflits importés des pays d’origine.
Un défi pour le Maroc
Pour les autorités marocaines, la gestion de cette situation devient urgente. Entre les impératifs humanitaires et les impératifs de sécurité publique, l’équilibre est de plus en plus difficile à maintenir.
Le drame de Mohammedia rappelle crûment qu’au-delà des discours, l’ancrage durable de campements illégaux constitue un danger potentiel, autant pour les migrants eux-mêmes que pour la stabilité des villes qui les accueillent.