Nasser Zefzafi réaffirme son attachement au Maroc et appelle à tourner la page du Rif

Bouchaib El Bazi

Dans une atmosphère empreinte d’émotion et de symbolisme, Nasser Zefzafi, figure emblématique du mouvement protestataire du Rif, a assisté ce jeudi à Ajdir, dans la province d’Al Hoceima, aux obsèques de son père, Ahmed Zefzafi, décédé la veille des suites d’un cancer. Autorisé exceptionnellement à quitter sa cellule pour ce moment intime, il a profité de la cérémonie pour adresser un message politique clair.

Depuis le toit de la maison familiale, Zefzafi a rappelé son attachement sans équivoque à l’unité nationale. « L’appartenance à la patrie réchauffe le cœur. La patrie ne se limite pas au Rif, mais s’étend à chaque parcelle de ce pays », a-t-il déclaré sous les applaudissements de ses proches et sympathisants. Et d’ajouter , « Quelles que soient nos divergences, nos idées ou nos opinions, elles doivent converger vers l’intérêt supérieur de la nation. »

À travers ces propos, l’ancien leader du Hirak a voulu adresser un signal non seulement aux autorités, mais aussi à certains militants rifains de la diaspora qui instrumentalisent la cause régionale au service d’agendas étrangers. Le message visait explicitement Youba El Ghadioui et d’autres activistes qui, selon Rabat, agissent au nom du Rif pour le compte de l’Algérie. Pour Zefzafi, « quand il parle de patrie, il s’agit du Maroc dans son intégralité , son Sahara, son Sud, son Est, son Nord et son Ouest. »

En rendant hommage à son père – « un homme qui a consacré sa vie à la patrie » –, Zefzafi a également conclu par une formule lourde de sens , « Nous sommes prêts à donner notre sang pour chaque parcelle de ce pays. Vive la patrie, et honte à ceux qui la trahissent. »

Ces déclarations pourraient marquer un tournant. Elles ouvrent la voie à une réconciliation autour d’un dossier qui continue de peser dans la mémoire collective. Nombre d’observateurs estiment que le Maroc devrait désormais aller plus loin en libérant les détenus du Hirak du Rif, après plusieurs années passées derrière les barreaux. Une telle décision contribuerait à clore définitivement une page douloureuse et à renforcer la cohésion nationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.