Un tournant diplomatique : un groupe parlementaire kényan salue le modèle de développement du Maroc dans ses provinces du Sud

Bouchaib El Bazi

Rabat – En visite officielle au Maroc, un délégation parlementaire kényane a salué, lundi, les progrès remarquables réalisés dans les provinces du Sud du Royaume sous la conduite du roi Mohammed VI. Les parlementaires kenyans ont souligné que le Maroc constitue un modèle inspirant de stabilité et de développement à l’échelle du continent africain.

Lors d’une rencontre au Conseil de la Chambre des conseillers, avec les membres des commissions de l’Intérieur, des collectivités territoriales, des infrastructures, ainsi que de la commission des Finances et du Développement économique, la délégation kényane a exprimé son admiration pour les avancées économiques, sociales et institutionnelles enregistrées par le Maroc.

Une coopération tournée vers l’intégration africaine

Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une vision de partenariat à long terme entre Rabat et Nairobi, notamment dans les domaines de l’intégration régionale et du développement durable. Les responsables kenyans ont exprimé leur volonté de s’inspirer de l’expérience marocaine, afin de donner plus de contenu concret au partenariat entre les deux pays.

Dans ce contexte, Godfrey Asotsi, président d’une commission spéciale du Sénat kényan, a mis en avant la qualité des infrastructures stratégiques dont dispose le Maroc, tout en insistant sur l’importance de partager l’expertise marocaine en matière de décentralisation et d’investissement. « Le Maroc est une source d’inspiration par son dynamisme et ses réalisations », a-t-il affirmé, ajoutant que son pays est prêt à renforcer la coopération parlementaire pour le bien de l’Afrique.

Des relations en plein essor

Pour Moulay Abderrahmane Ablila, président de la commission de l’Intérieur à la Chambre des conseillers, cette visite confirme le dynamisme croissant des relations maroco-kényanes, marqué récemment par la venue du Premier ministre kényan à Rabat en mai 2025. À cette occasion, plusieurs accords avaient été signés, traduisant une volonté politique claire des deux États d’approfondir leurs partenariats et de coordonner leurs efforts sur les questions continentales.

Une consolidation du soutien au plan d’autonomie

L’analyste politique Hicham Motadid estime que cette visite s’inscrit dans la continuité de l’évolution stratégique de la position kényane concernant le Sahara marocain. Dans une déclaration au quotidien Al Arab, il a souligné que « le soutien affiché par la délégation kényane au plan d’autonomie proposé par le Maroc démontre une compréhension plus juste des réalités historiques et politiques du dossier, tout en renforçant la crédibilité de la démarche marocaine ».

Selon lui, cette orientation diplomatique nouvelle de Nairobi lui vaudra « un respect accru sur la scène africaine et internationale », confirmant ainsi la réussite de la stratégie marocaine de dialogue et de persuasion avec ses partenaires africains.

Une visite riche en échanges institutionnels

Le programme de la délégation, en séjour du 1er au 7 septembre, comprend une visite à la ville de Dakhla, afin d’évaluer de près la dynamique de développement enclenchée dans la région.

Dans ce cadre, le Conseil supérieur des comptes, présidé par Zineb El Adaoui, a accueilli la délégation pour exposer l’expérience marocaine en matière de contrôle des investissements publics et de suivi des grands projets stratégiques. La responsable a mis en avant la contribution du Conseil dans l’évaluation des politiques publiques et le suivi des réformes prioritaires, insistant sur les convergences possibles entre les deux pays.

Le président kényan de la commission spéciale a, de son côté, présenté l’expérience de son pays en matière de relations entre le Parlement et l’organe supérieur de contrôle financier, avant de saluer « la maturité et l’indépendance » du système marocain de reddition des comptes.

Une dynamique Sud-Sud renforcée

Au-delà de la dimension bilatérale, cette visite illustre l’intérêt croissant pour des formes de coopération Sud-Sud, fondées sur le partage des expériences et la mutualisation des ressources, au lieu d’un schéma de dépendance verticale vis-à-vis du Nord.

Le Maroc et le Kenya, deux acteurs majeurs en Afrique, semblent aujourd’hui converger vers une vision commune , celle d’une Afrique capable de porter elle-même ses projets de développement et d’imposer sa voix sur la scène internationale.

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