Campagnes médiatiques contre le Maroc : entre pressions extérieures et cohésion nationale

Majdi Fatima Zahra

Observer la scène marocaine aujourd’hui, c’est constater l’ampleur d’une offensive médiatique multiforme. Des campagnes récurrentes, initiées par des médias officiels ou officieux de pays voisins, trouvent un écho amplifié sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux. S’y greffent parfois des voix issues de la diaspora, souvent virulentes, qui alimentent un discours critique dirigé contre les institutions du Royaume.

Dernièrement, certains journaux internationaux, à l’instar du Monde en France, se sont inscrits dans ce registre, publiant des dossiers jugés par de nombreux observateurs comme partiaux ou incomplets. Ces enquêtes, mêlant rumeurs, informations fragmentées et interprétations négatives, contribuent à projeter une image biaisée du Maroc.

Des racines anciennes, un schéma récurrent

Ce traitement n’est pas nouveau : il plonge ses racines dans des positions politiques liées à la monarchie marocaine, souvent perçue comme une singularité dans la région. Le roi, en tant que chef de l’État et symbole de l’unité nationale, reste la figure la plus exposée à ce type de critiques. Aujourd’hui encore, Mohammed VI concentre une partie de ce feu médiatique.

Pourtant, face à ces offensives, le Maroc oppose une stratégie de consolidation interne. La monarchie, forte de sa légitimité historique, religieuse et politique, continue de piloter de vastes chantiers de développement, tout en affirmant l’indépendance des choix nationaux et en renforçant la présence du Royaume en Afrique et dans l’espace méditerranéen. Cette dynamique suscite des crispations auprès de certains acteurs régionaux, inquiets de voir leur influence traditionnelle s’éroder.

Diaspora critique : relais ou levier ?

Le discours critique s’amplifie également par certaines voix issues de la diaspora marocaine. Souvent radicales, ces interventions dépassent le cadre du débat politique pour s’aventurer sur le terrain de l’accusation sans preuve. Un terreau exploité par les campagnes hostiles, qui trouvent dans ces propos une matière facile à relayer et amplifier.

Une hypothèse fragilisée par l’histoire

Les tenants de ces offensives médiatiques partent du postulat que la monarchie aurait perdu de son éclat et que le peuple marocain serait en rupture avec ses institutions. Les faits contredisent largement cette hypothèse , depuis plus de douze siècles, la monarchie marocaine incarne une continuité politique et sociale unique, depuis l’État idrisside (789) jusqu’à la dynastie alaouite (1631 – aujourd’hui). À chaque moment décisif, elle a été le pivot de la défense de l’indépendance et de l’unité nationale, de la bataille de Oued el-Leban (1558) à la Marche Verte de 1975.

Répondre par les réalisations, pas par la réaction

Le Maroc a fait le choix d’opposer aux critiques les preuves concrètes de ses avancées. Dans ses discours, le roi Mohammed VI insiste sur la nécessité d’évaluer en permanence la cadence du développement et d’assurer son équité territoriale.

La réponse ne saurait donc être l’exaspération, mais un discours national ferme et inclusif. Une déclaration commune, émanant des partis politiques, des syndicats et des forces vives de la société, pourrait envoyer un signal clair , au-delà des divergences internes, les Marocains s’accordent sur trois constantes – l’intégrité territoriale, la monarchie, et le choix démocratique.

Résilience et projet d’avenir

Comme le rappelle l’un des sages de la gouvernance marocaine, “le Royaume n’a pas à craindre pour sa cohésion : son édifice est solide, forgé par les épreuves du passé et par son ancrage dans un projet de développement durable, africain et méditerranéen”.

Les campagnes médiatiques hostiles ne sont pas une menace existentielle, mais un défi supplémentaire. Leur impact reste limité face à l’attachement historique du peuple marocain à ses institutions. La meilleure réponse est double , poursuivre les réformes et les réalisations internes, tout en affirmant, avec force et unité, l’adhésion aux fondements de l’État. Loin de fragiliser le Maroc, ces attaques pourraient au contraire renforcer la démonstration de sa cohésion nationale et de sa résilience politique.

 

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