Supervision royale de projets portuaires stratégiques renforçant la position du Maroc comme hub commercial et financier
Bouchaib El Bazi
Rabat – Le Maroc, sous l’impulsion du roi Mohammed VI, poursuit une politique ambitieuse de développement de ses infrastructures portuaires. Cette vision stratégique vise à faire du Royaume un centre régional et international dans les domaines du commerce, de la logistique et de l’économie maritime, tout en soutenant le rayonnement de ses grandes métropoles et leur compétitivité à l’échelle continentale et mondiale.
Des projets structurants à Casablanca
Jeudi, le roi Mohammed VI a procédé à l’inauguration et à la visite de plusieurs projets d’envergure intégrés dans le complexe portuaire de Casablanca. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre d’un vaste programme de restructuration et de modernisation de cette plateforme stratégique, véritable locomotive de l’économie nationale et vitrine de la capitale économique du Royaume.
Dotés d’un investissement global de 5 milliards de dirhams, ces projets portent sur l’aménagement d’un nouveau port de pêche, la réalisation d’un chantier naval de dernière génération, le développement d’une gare dédiée aux croisières maritimes, ainsi que la construction d’un complexe administratif regroupant l’ensemble des acteurs opérant dans le port.
Un port de pêche moderne
Parmi ces réalisations, figure le nouveau port de pêche, d’un coût de 1,2 milliard de dirhams. Conçu pour accueillir plus de 260 embarcations artisanales et une centaine de navires de pêche côtière, il permettra d’améliorer les conditions de travail et de sécurité des pêcheurs, de renforcer la valorisation des produits de la mer et d’organiser davantage le secteur du petit et moyen cabotage. Ce projet constitue également un levier pour dynamiser les activités connexes et soutenir l’économie locale.
Un chantier naval de pointe
Le souverain a également visité le nouveau chantier naval du port de Casablanca, représentant un investissement de 2,5 milliards de dirhams. Ce complexe intègre un bassin de radoub de grande capacité, des plateformes de levage et des installations ultramodernes, capables d’accueillir des navires de plus de 200 mètres de long. Le projet ambitionne de positionner le Maroc comme acteur compétitif dans la construction et la réparation navale, tout en répondant à la demande nationale et internationale et en attirant de nouveaux investissements.
Une vision stratégique globale
Zakya Driouch, secrétaire d’État chargée de la pêche maritime, a souligné que ce nouveau port de pêche représente un pilier stratégique de la vision royale visant à valoriser les ressources de l’océan Atlantique, à moderniser la flotte nationale et à renforcer les infrastructures portuaires.
Pour sa part, l’analyste en stratégie Hicham Motadid a précisé que ces projets s’inscrivent dans une démarche plus large qui vise à transformer les ports marocains en maillons essentiels du réseau maritime mondial. Selon lui, l’objectif principal est de faire du port Tanger Med non seulement une plateforme logistique, mais également un pôle productif intégré, permettant au Maroc de consolider son rôle dans la distribution et la production à l’échelle internationale.
Une dynamique portuaire nationale
Depuis le début du règne de Mohammed VI, le Maroc a connu une véritable mutation portuaire, marquée par la construction de nouvelles infrastructures et la modernisation de celles existantes. Le port Tanger Med, plus grand port d’Afrique et de la Méditerranée, en est le symbole le plus fort, aux côtés du port Nador West Med en cours de réalisation et du port Dakhla Atlantique.
L’attractivité du secteur attire également des investissements étrangers significatifs : des institutions européennes ont récemment annoncé un financement de 730 millions d’euros pour le développement du port Nador West Med, appelé à devenir, d’ici 2030, le deuxième plus grand port marocain de la Méditerranée après Tanger.
Le Maroc, hub maritime et économique
Ces projets traduisent la volonté du Maroc de consolider son indépendance logistique et sa résilience économique, en s’inscrivant dans les grandes évolutions de l’économie maritime mondiale. Grâce à une réseau portuaire moderne et intégré, le Royaume ambitionne de devenir une véritable passerelle entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, et d’affirmer son rôle de hub commercial et financier de premier plan.