Un soutien international croissant à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara
Majdi Fatima Zahra
Rabat – L’initiative d’autonomie proposée par le Maroc depuis 2007 s’impose de plus en plus comme la solution la plus réaliste et crédible pour mettre un terme au différend régional autour du Sahara. Cette dynamique survient dans un contexte de recompositions diplomatiques et régionales qui renforcent la position de Rabat et consolident son approche comme unique voie praticable sur le terrain.
Un discours marocain renouvelé à l’ONU
Lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a souligné qu’il est temps de clore définitivement ce conflit. Selon lui, une majorité d’États membres de la communauté internationale considèrent désormais le plan d’autonomie comme une proposition pragmatique respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc. Il a rappelé que le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, lancé par le roi Mohammed VI en 2015, a consolidé les fondations d’une croissance économique et sociale inclusive, illustrant l’attachement des populations locales à leur marocanité.
Une diplomatie active et un message ferme
Cette dynamique s’est traduite par la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura. Bourita a réaffirmé les constantes marocaines : une solution politique fondée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine, et la nécessité d’une implication sérieuse de l’Algérie, considérée comme partie prenante au conflit. La réunion, tenue en présence de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a été qualifiée de « session de travail » officielle, un détail qui reflète la volonté de Rabat de donner un caractère institutionnel et décisif à ce processus.
Vers un tournant au Conseil de sécurité
Pour Abdelnabi Sabri, professeur de relations internationales à l’Université Souissi de Rabat, « le processus onusien est appelé à connaître un tournant majeur ». Il estime que l’initiative marocaine n’est plus seulement une option réalisable mais « la seule proposition sérieusement sur la table ». Selon lui, les prochains textes soumis au Conseil de sécurité, même si les États-Unis continuent de tenir le « stylo », bénéficieront d’une plus grande souplesse compte tenu de l’évolution des positions de plusieurs puissances internationales.
Des reconnaissances diplomatiques en cascade
Dans cette même dynamique, le ministre des Affaires étrangères du Paraguay, Rubén Ramírez Lezcano, a annoncé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud et l’ouverture prochaine d’un consulat dans la région. Cette décision s’inscrit dans la continuité d’une série de soutiens internationaux majeurs, parmi lesquels ceux des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Espagne et de la France, qui renforcent la légitimité du Maroc sur la scène internationale.
Le chef de la diplomatie paraguayenne a ajouté que cette décision reflète la profondeur des relations bilatérales et la volonté de son pays de développer un partenariat stratégique avec Rabat. Une visite officielle du président paraguayen Santiago Peña est prévue avant la fin de l’année, confirmant l’essor des relations entre les deux pays.
Vers la fermeture d’un dossier vieux de cinq décennies
Pour nombre d’observateurs, l’accumulation des reconnaissances et le basculement de plusieurs équilibres géopolitiques ouvrent la voie à une résolution définitive du dossier du Sahara. Abdelnabi Sabri estime que la communauté internationale est désormais convaincue du caractère artificiel de ce conflit, nourri depuis un demi-siècle, et qu’une issue durable passe exclusivement par l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine.