L’identité africaine du Maroc n’est plus seulement un héritage historique ou une donnée géographique. Elle s’est transformée en stratégie opérationnelle, nourrie de projets concrets et de partenariats multiples, qui font du Royaume à la fois une porte d’entrée vers l’Afrique et un acteur continental à part entière.
Le retour au sein de l’Union africaine : au-delà du symbole
La réintégration du Maroc à l’Union africaine en juillet 2017 n’a pas constitué un simple retour institutionnel, mais plutôt un nouvel engagement dans le projet africain. Bien qu’il ait quitté l’Organisation de l’unité africaine en 1984, le Maroc n’a jamais cessé de cultiver sa dimension africaine, en multipliant ses relations politiques, économiques et religieuses avec les pays du continent. Dans son discours à Addis-Abeba en janvier 2017, le Roi Mohammed VI avait résumé cette réalité , « L’Afrique a besoin du Maroc, autant que le Maroc a besoin de l’Afrique ».
Des projets structurants à vocation continentale
Au-delà des déclarations, le Maroc a consolidé sa présence par des initiatives stratégiques à fort impact :
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Le gazoduc Nigeria–Maroc, long de 5 600 km, impliquant 13 pays atlantiques et destiné à fournir de l’énergie à une grande partie du continent.
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Le port atlantique de Dakhla, conçu comme le pendant du port Tanger Med, appelé à devenir l’une des plus grandes plateformes logistiques d’Afrique et à renforcer les échanges Sud-Sud et Nord-Sud.
Ces projets constituent également le socle de l’Initiative atlantique en faveur des pays du Sahel, suivie de près par le souverain marocain et traduite en rencontres diplomatiques régulières, notamment avec les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger, du Mali et du Tchad.
L’Afrique, priorité de l’agenda marocain
L’Afrique est désormais au cœur du projet de développement marocain. Lors de son intervention à la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a rappelé que le continent n’est pas seulement une priorité diplomatique, mais aussi un espace naturel de développement pour le Royaume.
Dans le même esprit, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé la tenue au Maroc, les 2 et 3 octobre prochains, du premier sommet international sur les victimes du terrorisme en Afrique, une initiative inédite qui souligne la contribution marocaine à la sécurité et à la stabilité du continent.
Des partenariats globaux avec l’Afrique en perspective
Les relations du Maroc avec les grandes puissances confirment que son ancrage africain est un facteur d’attractivité.
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Avec la Chine, le dialogue stratégique vise à porter les investissements au-delà de 10 milliards de dollars, incluant notamment un complexe d’aluminium vert (3 milliards $) et une usine de batteries électriques (5,6 milliards $).
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Avec l’Inde, le Maroc a accueilli la première usine conjointe de véhicules blindés hors du territoire indien, une initiative motivée par la crédibilité du Royaume et son ouverture africaine.
La question du Sahara : une dynamique irréversible
Les évolutions récentes traduisent un soutien international croissant à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Les États-Unis ont confirmé leur reconnaissance en encourageant les investissements américains dans cette région stratégique, renforçant ainsi la vision du Royaume comme acteur de paix, de stabilité et de prospérité régionale.
Un modèle africain en construction
Le Maroc s’impose aujourd’hui comme un acteur stratégique du continent. Fort de son projet national et de son horizon africain, il transforme son identité africaine en moteur de coopération, de développement et de stabilité. Face aux résistances résiduelles, souvent isolées, la dynamique du Royaume apparaît irréversible , l’avenir s’écrit dans une Afrique qui se reconstruit avec le Maroc, et grâce au Maroc.