Le soutien américain au plan d’autonomie au Sahara marocain : de la reconnaissance politique à la consolidation économique

Fatiha Mourchid

À l’approche de la session d’octobre du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la question du Sahara marocain, les signaux en provenance de Washington se renforcent en faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La position des États-Unis se traduit désormais non seulement par un appui diplomatique, mais également par une volonté d’ancrer cette reconnaissance dans la sphère économique, à travers des investissements directs dans les provinces du Sud.

Une position américaine consolidée par l’investissement

Lors d’une rencontre à New York entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et Massad Boulos, conseiller de l’ex-président Donald Trump, ce dernier a souligné l’intérêt croissant des entreprises américaines pour les opportunités d’investissement « dans l’ensemble du territoire marocain, y compris le Sahara ». Une orientation que Bourita a qualifiée de reconnaissance économique de la souveraineté marocaine, venant compléter le soutien politique déjà exprimé par Washington en faveur du plan d’autonomie, présenté comme « la seule base crédible pour une solution juste et durable ».

L’économie comme levier stratégique

Selon l’universitaire et expert en stratégie Hicham Attar-Motadid, la présence d’investisseurs américains dans les provinces du Sud « créera une réalité économique tangible qui renforcera la souveraineté marocaine et transformera la région en plateforme de développement ». En d’autres termes, l’engagement économique américain se mue en appui concret au règlement politique, tout en renforçant la position du Maroc sur la scène internationale.

Les provinces du Sud : levier de développement et enjeu international

Ces initiatives rejoignent la vision du roi Mohammed VI, pour qui le Sahara ne constitue pas seulement une partie intégrante du territoire national, mais également une véritable locomotive de développement. Les projets structurants, tels que le port atlantique de Dakhla ou les investissements dans les énergies renouvelables, traduisent cette ambition d’ériger les provinces du Sud en pôle économique régional et continental.

Une porte d’entrée vers l’Afrique

Pour Washington, le partenariat économique avec le Maroc et ses provinces du Sud représente un accès stratégique vers l’Afrique. Le Royaume, fort de son positionnement géographique et de ses relations renforcées avec les pays africains, offre aux États-Unis un tremplin fiable pour étendre leur influence économique et politique sur le continent, dans un contexte de compétition internationale accrue autour des ressources énergétiques et minières.

La diplomatie économique américaine en action

L’administration Trump a donné son feu vert à la U.S. International Development Finance Corporation (DFC) pour explorer des projets d’envergure au Sahara marocain. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de « diplomatie économique » qui associe investissements et ancrage géopolitique. Comme l’a rappelé le sous-secrétaire d’État Christopher Lando, les États-Unis réaffirment leur volonté de travailler aux côtés du Maroc « pour promouvoir prospérité, paix et stabilité dans la région ».

De la reconnaissance au partenariat concret

Le soutien américain au plan d’autonomie marocain dépasse aujourd’hui le cadre diplomatique pour s’incarner dans une coopération économique tangible. À mesure que d’autres puissances, telles que le Royaume-Uni et la France, encouragent également l’investissement dans les provinces du Sud, se dessine une tendance internationale claire , celle de considérer le Sahara comme un espace de développement et d’intégration régionale. Le Maroc apparaît ainsi comme un acteur incontournable, capable de relier l’Afrique, l’Europe et le monde, tout en consolidant définitivement sa souveraineté sur ses provinces du Sud.

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