Maroc : plus de 70 interpellations lors de manifestations pour la réforme de l’éducation et de la santé publique

Majdi Fatima Zahra

Plus de 70 jeunes ont été interpellés samedi au Maroc lors de manifestations organisées à l’appel du collectif « GenZ 212 », qui réclame une réforme du système éducatif et une amélioration des services de santé publique, selon des journalistes de l’AFP et l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH).

Les forces de l’ordre ont empêché les participants de se rassembler devant le Parlement à Rabat, au moment de la première protestation du collectif dont les fondateurs restent inconnus. Une autre manifestation à proximité, visant à dénoncer un projet de réforme de l’enseignement universitaire, a également été interdite.

« Nous avons constaté l’arrestation de plus de 70 personnes parmi les participants aux deux sit-in », a précisé Hakim Sikouk, président de la section de Rabat de l’AMDH. Les personnes interpellées ont été relâchées progressivement après vérification de leur identité.

Des rassemblements similaires organisés par « GenZ 212 » ont été dispersés dans d’autres villes, notamment Casablanca, Tanger et Meknès. Un des participants, sous couvert de l’anonymat, a expliqué , « Je suis venu réclamer une réforme de l’éducation et de la santé publique, ainsi que davantage d’opportunités d’emploi pour les jeunes. Je n’appartiens à aucun courant politique. »

Le collectif, actif sur Discord, se présente comme un « espace de discussion » sur des thématiques telles que la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption, affirmant son attachement à la patrie.

Ces mobilisations interviennent dans un contexte social tendu, marqué par de fortes inégalités, qui affectent principalement les jeunes et les femmes. Le mécontentement a été ravivé par le décès récent de huit femmes enceintes dans un hôpital public d’Agadir, incident ayant conduit au limogeage du directeur et de plusieurs responsables locaux, ainsi qu’au lancement d’une enquête interne et à l’annonce d’investissements pour améliorer l’établissement.

Le 14 septembre, des heurts ont éclaté entre policiers et manifestants à Agadir, dénonçant le manque de matériel et de médicaments dans l’hôpital, relayés par des vidéos sur les réseaux sociaux. Une semaine plus tard, des sit-ins à Tiznit et Essaouira ont été interdits, une douzaine de personnes, dont des membres de l’AMDH, ayant été interpellées puis relâchées.

Ces événements illustrent les tensions persistantes autour de la question sociale au Maroc et la volonté des jeunes de faire entendre leur voix sur les questions prioritaires d’éducation, de santé et d’emploi.

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