À l’ONU, Omar Hilale offre à Alger une leçon d’histoire… et de réalité
Majdi Fatima Zahra
À New York, Ahmed Attaf pensait sans doute dérouler son discours habituel sur le Sahara marocain, cette litanie de « vérités officielles » qui font frissonner les micros mais pas les diplomates. Mal lui en a pris , Omar Hilale, représentant permanent du Maroc, était dans la salle, prêt à lui rappeler que l’histoire, elle, ne se réécrit pas au gré des humeurs d’Alger.
Quand la mémoire algérienne est sélective
Hilale a commencé calmement , oui, c’est bien le Maroc qui, dès 1963, a inscrit la question du Sahara à l’agenda onusien. Un détail fâcheux que le ministre algérien a préféré passer sous silence. Plus gênant encore , la résolution 3458B de 1975, adoptée par l’Assemblée générale elle-même, prenant acte des Accords de Madrid et mettant fin à la colonisation espagnole. Oubliée, elle aussi. On appelle ça de l’amnésie diplomatique.
Les chiffres contre la rhétorique
Aux slogans algériens sur les « réalités imposées », Hilale a opposé un inventaire à la Prévert , milliards d’investissements, infrastructures modernes, port en eau profonde, autoroute nord-sud, universités, hôpitaux… Sans oublier 30 consulats ouverts à Laâyoune et Dakhla. Voilà ce qu’on appelle des réalités. À côté, le discours algérien ressemble à une vieille cassette rayée qui tourne en boucle depuis un demi-siècle.
La schizophrénie diplomatique d’Alger
Hilale a aussi pointé du doigt le grand écart algérien , « Nous ne sommes pas partie prenante », répète Alger. Mais dans le même souffle, elle dicte conditions, fondamentaux et scénarios de règlement. À ce niveau, ce n’est plus de la contradiction, c’est de la schizophrénie diplomatique.
Un monde qui bouge… sauf Alger
Pendant que l’Algérie s’accroche à ses formules poussiéreuses, plus de 120 pays, dont trois membres permanents du Conseil de sécurité, soutiennent l’Initiative marocaine d’autonomie. Les États-Unis y envoient même leurs investisseurs. Bref, tout le monde avance, sauf Alger, bloquée dans son passé comme une vieille horloge dont les aiguilles refusent de tourner.
Un Maroc confiant, une Algérie aigrie
Hilale a conclu en citant le roi Mohammed VI : rechercher une solution consensuelle, sans vainqueur ni vaincu. De quoi rappeler que le Maroc propose le dialogue, pendant qu’Alger préfère le monologue. Une différence de taille, qui transforme chaque session onusienne en même pièce de théâtre , côté marocain, la sérénité d’un acteur qui connaît son texte ; côté algérien, l’improvisation maladroite d’un figurant qui a oublié le sien.