Inezgane : une nuit de violence extrême met la Gendarmerie Royale sous attaque

Par la Bouchaib El Bazi

La préfecture d’Inezgane Aït-Melloul a vécu, dans la nuit du mercredi 1er octobre, un épisode d’une rare gravité. Des groupes d’individus ont pris d’assaut la brigade territoriale de la Gendarmerie Royale à Leqliaa, dans une tentative d’une audace inédite , s’emparer de véhicules, de matériel sensible, voire d’armes de service. Les forces de l’ordre, dépassées par l’ampleur de l’attaque, ont été contraintes de recourir à l’usage de leurs armes à feu, dans le cadre de la légitime défense.

Une escalade incontrôlable

Selon les autorités locales, l’assaut a commencé par des jets de pierres visant les locaux de la Gendarmerie. Face à cette première offensive, les éléments de sécurité ont utilisé des bombes lacrymogènes, cherchant à disperser les assaillants. Mais la situation s’est rapidement envenimée , les groupes, renforcés par de nouveaux fauteurs de troubles, ont fait irruption de manière violente, armés de bâtons et d’armes blanches.

Ils ont réussi à pénétrer dans l’enceinte de la brigade, à s’emparer d’un véhicule et de quatre motos de service, avant d’incendier une partie des installations. Pire encore, une tentative explicite de voler des munitions et du matériel de la Gendarmerie a été constatée, révélant un niveau de dangerosité inédit dans ce type d’événements.

Bilan humain et choc collectif

Le recours à la force létale a fait deux morts parmi les assaillants et plusieurs blessés, selon les sources locales. Si les autorités soulignent le cadre strict de la légitime défense, le drame n’en demeure pas moins un choc pour la région. Les habitants d’Inezgane, déjà secoués par les violences récentes liées aux manifestations sociales, décrivent un climat de peur et d’inquiétude qui met en péril la cohésion de la communauté.

Une enquête sous haute tension

Le parquet compétent a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de déterminer les circonstances exactes de ces événements et d’identifier l’ensemble des personnes impliquées. Des poursuites judiciaires sont attendues, alors que les autorités veulent éviter que ce précédent ne se transforme en un cycle d’attaques ciblant les institutions de sécurité.

Analyse : quand la colère sociale déborde le cadre du droit

Ces événements posent une question centrale , où se situe la ligne rouge entre revendications sociales légitimes et dérive criminelle ? Si les protestations de jeunes générations expriment un malaise réel face à la qualité des services publics, le passage à l’attaque armée contre une institution sécuritaire constitue un saut qualitatif inquiétant, qui met en danger non seulement l’État de droit, mais aussi la crédibilité des mouvements sociaux.

Le phénomène traduit une radicalisation d’une frange de la jeunesse, fragilisée par le chômage et la défiance politique, mais désormais prête à recourir à la violence extrême. Pour les analystes, la réaction de l’État devra combiner fermeté judiciaire et réponse sociale adaptée, sous peine de voir se multiplier des épisodes similaires.

Et après ?

Inezgane s’impose désormais comme le symbole d’un malaise plus profond, où le désespoir d’une partie de la jeunesse rencontre la fragilité des institutions locales. Mais l’assaut de Leqliaa rappelle avec force qu’aucune revendication ne saurait justifier l’attaque d’une brigade de la Gendarmerie et la mise en danger de vies humaines.

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