Analyse d’une rivalité diplomatique et d’un succès marocain aux résonances régionales
Dans le tumulte géopolitique du Maghreb, un nom revient sans cesse dans les cercles diplomatiques et les médias algériens , Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères.
Calme, méthodique et pragmatique, il s’est imposé comme l’un des artisans majeurs du repositionnement international du Maroc, redonnant à la diplomatie du Royaume un souffle d’efficacité et de modernité rarement observé dans la région.
Mais ce succès, salué sur plusieurs continents, s’est transformé en véritable obsession à Alger, où le ministre marocain cristallise la frustration d’un régime englué dans un discours diplomatique d’un autre âge.
Une diplomatie marocaine sûre d’elle et cohérente
Depuis sa nomination en 2017, Nasser Bourita incarne une diplomatie à la fois ferme sur les principes et souple dans les méthodes.
Son approche repose sur deux axes majeurs :
- La défense inébranlable de l’intégrité territoriale du Maroc, notamment sur la question du Sahara.
- Une politique d’ouverture et de diversification des alliances, rompant avec la dépendance exclusive aux partenaires historiques.
Sous sa conduite, le Maroc a opéré un passage stratégique du défensif à l’offensif .
le Royaume ne se contente plus de réagir, il agit, anticipe, et propose. Cette posture proactive a permis à Rabat de consolider son influence en Afrique, de retrouver une place centrale dans le monde arabe et de renforcer ses partenariats économiques et sécuritaires avec l’Europe et les États-Unis.
Le tournant américain et la cascade des reconnaissances
L’un des points culminants de cette réussite reste la reconnaissance par les États-Unis, en décembre 2020, de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Un acte diplomatique historique, obtenu dans un contexte international complexe, où Bourita a joué un rôle clé en orchestrant une série de dialogues confidentiels et d’alliances de circonstances.
Depuis, une cascade d’appuis diplomatiques s’est produite , l’Espagne, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, Israël, mais aussi plusieurs États africains et arabes, ont soutenu ouvertement le plan marocain d’autonomie, considéré comme la seule base réaliste de solution.
Ce basculement a profondément modifié la configuration régionale : le Maroc a gagné en crédibilité, pendant que l’Algérie perdait en influence, prisonnière d’une rhétorique figée et d’une diplomatie réactive.
La “syndrome Bourita” à Alger
Depuis quelques années, Alger semble animée d’une véritable “allergie diplomatique” à chaque prise de parole ou déplacement de Nasser Bourita.
Ses interventions dans les forums internationaux, ses rencontres avec les grands dirigeants ou ses succès bilatéraux provoquent systématiquement des réactions virulentes de la part du ministère algérien des Affaires étrangères ou de médias publics acquis au régime.
Cette crispation traduit en réalité une blessure d’ego politique , le Maroc, longtemps perçu comme un rival périphérique, est devenu, sous la houlette de Bourita, un acteur central du jeu régional.
Et tandis que Rabat multiplie les partenariats, l’Algérie se replie dans une posture défensive, oscillant entre la dénonciation et le silence embarrassé.
Le Maroc, un acteur global – l’Algérie, un acteur bloqué
Sous Bourita, la diplomatie marocaine s’est internationalisée. En Afrique, Rabat a tissé un réseau d’alliances économiques et sécuritaires solide :
projets énergétiques (notamment le gazoduc Nigeria-Maroc), coopération agricole, investissements bancaires, et initiatives culturelles.
En Europe, les crises successives avec Madrid, Berlin ou Paris ont toutes été résolues par le dialogue et le réalisme, renforçant l’image d’un Maroc responsable et stable.
Et dans le monde arabe, Rabat a su garder son indépendance, dialoguant à la fois avec les pays du Golfe, Israël, et les acteurs africains sans jamais aliéner sa souveraineté.
Pendant ce temps, la diplomatie algérienne reste prisonnière d’un réflexe idéologique, réduisant la politique étrangère à un seul mot : Maroc.
Une vision qui l’empêche d’élaborer un projet continental cohérent et l’isole progressivement sur la scène africaine.
Une comparaison douloureuse pour Alger
Les chancelleries occidentales ne s’y trompent plus :
le Maroc parle le langage du partenariat, l’Algérie celui du ressentiment.
Là où Bourita négocie des accords d’investissement, de mobilité ou de défense, Alger multiplie les communiqués dénonciateurs.
Et dans ce contraste se dessine une hiérarchie nouvelle , le Maroc, malgré des moyens plus modestes, exerce une influence plus large et plus durable.
Ce déséquilibre nourrit à Alger un sentiment d’humiliation diplomatique.
Comme le notait un ancien diplomate algérien, « Bourita ne provoque pas Alger par ses mots, mais par ses résultats ».
Un symbole plus qu’un homme
La “crise Bourita” n’est donc pas seulement liée à un homme, mais à ce qu’il symbolise , la réussite d’une diplomatie moderne, méthodique, et crédible, face à une machine bureaucratique figée.
Pour Alger, il incarne le miroir inversé , un pays qui transforme ses atouts en influence, pendant que l’autre transforme ses richesses en inertie.
Nasser Bourita, sans chercher l’affrontement, a fini par devenir le symbole d’une diplomatie marocaine confiante, rationnelle et respectée.
Une diplomatie qui avance là où d’autres s’enlisent.
Et c’est précisément cette réussite tranquille qui hante le pouvoir algérien, prisonnier de ses comparaisons et de ses contradictions.
la revanche du pragmatisme
Le “complexe algérien” face à Nasser Bourita révèle une réalité plus profonde . Celle d’un Maroc qui croit en sa diplomatie, en sa constance et en sa légitimité.
Pendant qu’Alger continue de se battre contre des ombres, Rabat construit des ponts.
Et dans le long terme, ce sont toujours les diplomaties du dialogue et du réalisme qui triomphent de celles de la rancune et de la nostalgie révolutionnaire.