Omar Kaouachi interdit de voyager : quand la transparence rattrape certains acteurs associatifs

Rime Mdaghri

Un nouveau rebondissement vient secouer la scène associative marocaine à l’étranger. Omar Kaouachi, président de l’association Monde des Marocains en France, a été interdit de quitter le territoire marocain, à la suite de plusieurs plaintes déposées contre lui par des associations marocaines actives en Europe. Ces plaintes portent sur des soupçons de détournement de fonds, d’abus de confiance et d’utilisation de la cause associative à des fins personnelles.

Des plaintes venues du tissu associatif marocain en France

Selon des sources concordantes, plusieurs associations marocaines basées en France auraient saisi les autorités compétentes au Maroc, accusant Omar Kaouachi de collecte irrégulière de dons et de gestion opaque de fonds destinés à des projets caritatifs.

Ces accusations ne datent pas d’hier. Elles seraient le fruit de tensions et de différends persistants au sein du réseau associatif marocain en Europe, où le nom de Monde des Marocains a souvent été cité dans des polémiques liées à la gouvernance interne et à la transparence financière.

Une mesure préventive ou un signal politique ?

La décision d’interdire à Omar Kaouachi de quitter le territoire a rapidement suscité des interrogations , s’agit-il d’une mesure purement judiciaire ou d’un message adressé à certains acteurs du monde associatif ?

Des sources proches du dossier affirment qu’il s’agit avant tout d’une mesure conservatoire visant à garantir la disponibilité du mis en cause durant l’enquête, étant donné la multiplication des plaintes à son encontre.

Pour plusieurs observateurs, cette affaire s’inscrit dans une dynamique plus large de contrôle et de moralisation du champ associatif marocain à l’étranger, alors que certains responsables utilisent parfois la cause de la diaspora à des fins personnelles, politiques ou lucratives.

Un débat relancé sur la crédibilité du mouvement associatif

L’affaire Kaouachi remet sur la table une question essentielle , celle de la crédibilité du travail associatif marocain en Europe.

Entre les associations sérieuses, qui défendent sincèrement les intérêts de la communauté marocaine, et celles qui instrumentalisent l’action civique pour des ambitions individuelles, la frontière est parfois ténue.

Des voix au sein de la société civile alertent sur la nécessité d’une régulation plus stricte et d’une meilleure coordination entre les autorités marocaines et les acteurs associatifs à l’étranger, afin de préserver la réputation du Maroc et la confiance des institutions partenaires européennes.

Vers une nouvelle ère de responsabilité

Si l’interdiction de voyager imposée à Omar Kaouachi reste une mesure provisoire, elle symbolise néanmoins un tournant dans la gouvernance du champ associatif marocain.

Le temps des présidents d’associations se croyant intouchables semble révolu. Le Maroc affirme, à travers ce type de décision, sa volonté de lier désormais responsabilité et redevabilité, quel que soit le lieu d’activité de ses ressortissants.

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