Algérie : la main tremblante qui refusa celle du Maroc… avant de se plier à Washington
Par Bouchaib El Bazi
La diplomatie algérienne vient de recevoir une leçon magistrale de géopolitique appliquée , lorsque l’on passe son temps à défier les lois du réel, ce dernier finit toujours par se venger. L’ultimatum adressé par Donald Trump au général Saïd Chengriha et à Abdelmadjid Tebboune a eu l’effet d’un électrochoc à Alger. Washington, d’un ton ferme et sans détour, exige que l’Algérie cesse de financer le Front Polisario et engage un dialogue direct avec le Maroc dans un délai de soixante jours. Soixante jours pour abandonner cinquante ans de posture idéologique.
Dans les couloirs feutrés du palais d’El Mouradia, l’ambiance est morose. Le régime, habitué aux communiqués pompeux et à la diplomatie de façade, se retrouve confronté à une Amérique redevenue brutale, celle qui parle le langage des rapports de force. Les généraux algériens, qui ont refusé la main tendue du roi Mohammed VI, se retrouvent aujourd’hui forcés de composer avec celle, bien moins douce, de Donald Trump.
L’émissaire spécial du président américain, Steve Witkoff, épaulé par Jared Kushner, a confirmé sur CBS la nouvelle doctrine américaine , stabiliser le Maghreb par la paix maroco-algérienne. Derrière le vernis diplomatique, le message est clair , Washington ne tolérera plus que le Sahara occidental demeure un foyer d’instabilité, encore moins que le Polisario serve de relais à des milices iraniennes et à des trafiquants sahéliens. Le Maroc, acteur fiable et structuré, représente désormais le seul partenaire crédible dans la région.
À Alger, la réaction fut immédiate et prévisible. Un diplomate anonyme, manifestement irrité, a dénoncé « une pression inacceptable ». Traduction , le régime ne sait plus comment se sortir de l’impasse qu’il a lui-même créée. Entre une armée qui refuse toute concession et une présidence dépourvue de stratégie, l’Algérie s’enfonce dans une rhétorique d’un autre siècle, celle du droit des peuples à l’autodétermination brandi comme un talisman face à la realpolitik américaine.
Pendant ce temps, à Rabat, la sérénité est de mise. Le Maroc, qui n’a jamais renié la main tendue à son voisin, observe avec une patience monarchique l’effritement progressif du mur idéologique d’Alger. L’Histoire, dit-on, finit toujours par sourire à ceux qui savent attendre.
Ce que beaucoup ignorent encore, c’est que le dossier du Sahara occidental pourrait n’être que la première étape. Des rapports confidentiels circulant à Washington évoquent déjà l’ouverture prochaine du dossier du Sahara oriental, ces territoires marocains annexés par la France au moment de la création de l’Algérie coloniale. Pour Rabat, il ne s’agira plus seulement d’une revendication symbolique, mais d’une question de souveraineté historique.
Les généraux algériens, longtemps persuadés qu’ils pouvaient dicter leur loi entre Tindouf et Tamanrasset, découvrent à présent qu’ils ne sont plus les maîtres du jeu. Le temps où Paris les couvrait par réflexe post-colonial semble révolu. Washington, en revanche, a décidé de reprendre la main, et cette fois, le ton n’est pas celui du conseil, mais de la sommation.
À force d’avoir méprisé la main du Maroc, Alger se retrouve désormais à genoux devant celle de l’Amérique. Et il faut croire que la diplomatie de la “main tendue” a ses hiérarchies , celle du roi offrait la fraternité, celle de Trump impose la discipline.
Encadré analytique :
- Délais imposés de 60 jours pour engager un dialogue direct avec Rabat.
- Risque accru , inscription du Polisario sur la liste américaine des organisations terroristes étrangères.
- Perspective géostratégique , relance du dossier du Sahara oriental comme prolongement du débat sur l’intégrité territoriale marocaine.
L’Algérie, qui se croyait bastion du refus, découvre qu’elle n’est qu’un pion dans une partie d’échecs qui la dépasse. La main du roi Mohammed VI, tendue depuis des années, aurait pu sceller une réconciliation fraternelle. Celle de Donald Trump, tendue aujourd’hui, scellera peut-être la reddition diplomatique d’un régime qui a confondu orgueil et puissance.