Le Maroc renforce son front diplomatique en faveur du plan d’autonomie avant la décision du Conseil de sécurité

Bouchaib El Bazi

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Le Maroc poursuit une intense mobilisation diplomatique pour consolider le soutien international à son initiative d’autonomie, considérée comme la seule base réaliste et durable pour le règlement du différend du Sahara marocain, à quelques jours du vote du Conseil de sécurité prévu le 30 octobre. Cette dynamique intervient dans un contexte où les appels se multiplient, notamment au sein des Nations unies, en faveur d’une solution rapide fondée sur la proposition marocaine, comme le souligne le rapport publié mercredi par le Secrétaire général Antonio Guterres.

La Belgique rejoint officiellement le camp des soutiens à l’autonomie

Jeudi, la Belgique a annoncé son soutien explicite au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007, estimant qu’il constitue “la base la plus sérieuse, crédible et réaliste” pour parvenir à un règlement politique durable, tout en situant la région du Sahara “dans le cadre de la souveraineté et de l’unité nationale du Royaume.”

Dans une déclaration conjointe signée à Bruxelles par le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita et son homologue belge Hadja Lahbib, la Belgique s’est engagée à agir “désormais, sur les plans diplomatique et économique, en cohérence avec cette position,” tout en reconnaissant “l’importance existentielle de la question du Sahara pour le Royaume du Maroc.”

Selon Khalid Chiat, professeur de relations internationales à l’Université de Oujda, ce ralliement belge “s’inscrit dans une logique d’élargissement progressif du cercle européen des soutiens à l’autonomie.” Il souligne que cette position reflète “la confiance accrue des partenaires européens dans la stabilité politique, institutionnelle et économique du Maroc,” ajoutant que “le poids diplomatique de Bruxelles pourrait influencer positivement la position de l’Union européenne sur la question du Sahara.”

Un appui français réaffirmé et un élan européen consolidé

Le soutien belge intervient au moment où la France a réitéré, mercredi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, son engagement “plein et entier” pour un règlement fondé exclusivement sur le plan d’autonomie marocain.

À l’issue d’une rencontre à Paris entre Nasser Bourita et son homologue français, un communiqué du Quai d’Orsay a rappelé que “la France reste attachée à une solution politique durable dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc,” tout en renouvelant son appui aux efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura.

Les deux ministres ont également discuté du renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines sécuritaire, culturel et économique, confirmant la solidité du partenariat stratégique entre Rabat et Paris.

Dans le même esprit, la Pologne a, mardi dernier, annoncé officiellement son soutien au plan marocain, portant à plus de 120 le nombre de pays favorables à cette initiative, dont 23 États membres de l’Union européenne. Parmi eux figurent la France, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, témoignant d’un basculement diplomatique de fond en faveur de la souveraineté marocaine au sein des Nations unies.

Les Nations unies consacrent la logique marocaine

Sur le plan onusien, le rapport annuel d’Antonio Guterres met en exergue “un engagement international croissant” en faveur d’une solution définitive, soulignant que “le moment est historique pour accélérer la marche vers un règlement politique durable.”

Le rapport rappelle que les grandes puissances soutiennent désormais explicitement la proposition d’autonomie présentée par le Maroc. Les États-Unis y voient “le seul cadre crédible pour une solution,” réaffirmant leur reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara et leur volonté de “faciliter le progrès vers un accord.”

Le Royaume-Uni partage cette approche, qualifiant l’initiative marocaine de “plus crédible, pragmatique et applicable” pour clore un différend qui entre dans sa cinquantième année.

Vers une phase de clarification diplomatique

Selon des sources diplomatiques à New York, le projet de résolution présenté par les États-Unis au Conseil de sécurité reconnaît la pertinence du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme “seul cadre de règlement,” et propose un calendrier menant à la conclusion du processus avant janvier 2026, date de fin du mandat de la MINURSO.

Pour de nombreux observateurs, cette orientation confirme que la question du Sahara s’approche d’un tournant décisif. Le soutien croissant de puissances européennes comme la Belgique, la France et la Pologne réduit progressivement la marge de manœuvre du camp séparatiste et ancre, au sein des instances internationales, la reconnaissance de la marocanité du Sahara comme une réalité diplomatique et politique.

Une diplomatie de constance et de crédibilité

Cette séquence confirme la réussite d’une diplomatie marocaine fondée sur la continuité, la modération et la légitimité institutionnelle. Sous la conduite du roi Mohammed VI, Rabat a su imposer sa lecture réaliste du dossier : faire de l’autonomie une solution politique de compromis, garantissant à la fois la souveraineté du Royaume et la stabilité régionale.

À l’approche de la décision du Conseil de sécurité, l’initiative marocaine apparaît désormais comme la seule base viable aux yeux de la communauté internationale. L’évolution des positions européennes consacre une conviction partagée : la stabilité du Maghreb et du Sahel passe inévitablement par la reconnaissance pleine et entière de la souveraineté marocaine sur son Sahara.

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