Mohammed VI : un quart de siècle de transformations silencieuses et de construction du Maroc moderne

Bouchaib El Bazi

Depuis son accession au trône en juillet 1999, le roi Mohammed VI a engagé le Maroc sur une trajectoire de mutation profonde, marquée par la constance de la vision, la prudence de la méthode et la profondeur des réformes. En un quart de siècle, le pays est passé d’un équilibre fragile à une dynamique de modernisation maîtrisée, où l’État s’est redéfini comme acteur du développement, garant de la stabilité et moteur de l’ouverture.

Le règne de Mohammed VI n’a pas été celui des slogans, mais celui des fondations. Le souverain a opéré un basculement structurel du Maroc vers un modèle d’État moderne, conciliant continuité historique et exigence d’efficacité. Les réformes ont touché tous les domaines , économie, justice, gouvernance, infrastructures, droits humains, et politiques sociales. À travers elles, le Maroc a appris à penser son avenir avec discipline et ambition.

Sur le plan économique, les chantiers lancés depuis le début des années 2000 ont profondément transformé le visage du pays. Du port Tanger Med – aujourd’hui l’un des plus performants du continent – au train à grande vitesse, des zones industrielles à la transition énergétique, le Maroc a bâti les bases d’une économie diversifiée et compétitive. Ces projets structurants traduisent une conviction royale , le développement n’est pas une option, mais un impératif de souveraineté.

Sur le plan institutionnel et politique, la réforme constitutionnelle de 2011 a consacré une évolution majeure. Elle a redéfini l’équilibre entre les pouvoirs, renforcé le rôle du Parlement et du gouvernement, tout en maintenant la monarchie comme pilier de stabilité et garant de la cohésion nationale. Ce modèle d’adaptation politique, propre au Maroc, a su concilier tradition et modernité, évitant les secousses qui ont fragilisé d’autres régions du monde arabe.

Sur le plan social, l’une des réformes les plus emblématiques demeure l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). Lancée en 2005, elle a replacé la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la précarité au cœur de l’action publique. Cette politique a contribué à transformer le rapport entre l’État et le citoyen, en inscrivant la dignité et l’inclusion dans le registre des priorités nationales.

La diplomatie marocaine, quant à elle, a connu un tournant décisif. Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine, en 2017, a marqué une réaffirmation de son rôle naturel en Afrique. À travers des partenariats économiques, religieux et sécuritaires, le royaume a su bâtir une influence fondée sur la crédibilité et la solidarité. Sur la scène internationale, la position du Maroc est désormais perçue comme celle d’un acteur fiable, stable et capable d’articuler ses intérêts nationaux avec une vision régionale cohérente.

Ce réalisme stratégique s’est accompagné d’une politique étrangère équilibrée, ouverte à la coopération avec les grandes puissances – États-Unis, France, Espagne, Allemagne – tout en consolidant la souveraineté nationale sur des dossiers essentiels, notamment celui du Sahara marocain.

Vingt-cinq ans après le début de son règne, Mohammed VI apparaît comme l’architecte discret d’une modernité marocaine assumée. Il a su conjuguer la légitimité historique à la légitimité du développement, en plaçant la monarchie non pas comme un simple symbole d’unité, mais comme un levier de transformation et d’anticipation.

Le Maroc d’aujourd’hui n’est plus celui de 1999. Sous l’impulsion de Mohammed VI, il s’est affirmé comme un État solide, apaisé et visionnaire, capable de se projeter dans l’avenir sans renier son héritage. Le règne du souverain n’a pas seulement consolidé la stabilité du pays, il a redéfini la notion même de progrès à la marocaine , un progrès qui conjugue humanisme, pragmatisme et souveraineté.

 

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