Sahara marocain : l’ONU à l’heure du tournant — la diplomatie du Roi Mohammed VI impose sa réalité
Bouchaib El Bazi
À la veille d’un vote décisif au Conseil de sécurité des Nations unies, le dossier du Sahara marocain s’apprête à franchir une étape majeure.
Le projet de résolution porté par Washington marque un soutien explicite à l’initiative marocaine d’autonomie sous souveraineté nationale, désormais considérée comme la seule voie réaliste et durable pour mettre un terme à un différend régional vieux de près d’un demi-siècle.
Un basculement du langage diplomatique onusien
La nouveauté de ce texte réside dans la terminologie employée , le Conseil ne parle plus d’un « règlement juste et mutuellement acceptable », mais d’un « compromis réaliste et durable ».
Derrière ce glissement sémantique, on reconnaît la patte de la diplomatie marocaine, patiente et méthodique, qui a su repositionner le débat onusien autour du principe de souveraineté et de pragmatisme politique.
Depuis plus de deux décennies, le Roi Mohammed VI a instauré une diplomatie du temps long, fondée sur la constance, la crédibilité et les résultats tangibles.
les grandes capitales, de Washington à Paris, de Madrid à Berlin, parlent désormais le langage de Rabat.
De Washington à Pékin : un consensus mondial émerge
Le projet américain, soumis au vote dans les prochains jours, prolonge d’un an le mandat de la MINURSO et souligne que l’autonomie marocaine constitue la solution politique la plus sérieuse, réaliste et durable.
Les signaux sont clairs , les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie – convergent vers une lecture pragmatique du dossier.
Même Pékin et Moscou, longtemps prudentes, ont récemment adopté des positions nuancées mais favorables à la logique marocaine.
Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue algérien, le ministre chinois Wang Li a insisté sur la nécessité d’un dialogue politique dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États – une position qui, sans le dire ouvertement, rejette toute idée d’indépendance du Sahara.
L’Algérie en perte de repères
Face à ce virage diplomatique mondial, l’Algérie tente de brouiller les cartes.
Sa presse officielle a évoqué de prétendues « modifications substantielles » dans la troisième version du texte américain, citant des sources imaginaires au sein de la diplomatie américaine.
Mais pour de nombreux observateurs, il ne s’agit que d’une stratégie de diversion, symptomatique d’un isolement croissant d’Alger sur la scène internationale.
Le discours figé du régime algérien, toujours centré sur la « décolonisation » et le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », n’a plus de résonance à l’heure où la communauté internationale cherche des solutions concrètes et stables.
Le terrain, miroir de la légitimité
Sur le plan intérieur, le Maroc a choisi la voie du développement comme argument politique.
Les villes de Laâyoune et Dakhla incarnent aujourd’hui la réussite du modèle de développement des provinces du Sud, attirant des investissements massifs dans les énergies renouvelables, les infrastructures et le tourisme.
Plus de trente pays ont ouvert des consulats dans ces deux villes, un acte diplomatique fort qui consacre la souveraineté effective du Maroc sur son territoire.
Une diplomatie de clarté et de constance
Depuis son accession au trône, le Roi Mohammed VI a érigé la marocanité du Sahara en pilier de la politique étrangère du Royaume.
Dans ses discours, il a clairement indiqué que la position sur le Sahara est désormais le prisme à travers lequel le Maroc définit ses relations bilatérales.
Ce choix de transparence et de fermeté a permis d’écarter les ambigüités diplomatiques et de transformer un dossier de souveraineté en un levier d’influence internationale.
Vers un tournant onusien
À New York, plusieurs diplomates s’accordent , le vote attendu n’est plus qu’une formalité. Le rapport de forces a basculé – le réalisme marocain s’est imposé comme doctrine onusienne.
Un diplomate européen confie
« Le Maroc n’est plus simplement un acteur régional : il est devenu l’architecte du consensus autour du Sahara. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est l’aboutissement d’une vision royale, celle d’une diplomatie fondée sur la constance et la crédibilité. »
Le vote imminent du Conseil de sécurité ne sera pas seulement un moment diplomatique , il symbolisera la reconnaissance internationale d’une stratégie marocaine fondée sur la stabilité et le réalisme.
Le Sahara marocain, longtemps perçu comme un dossier complexe et figé, entre désormais dans l’ère de la clarté politique.
Et dans cette ère nouvelle, le Maroc n’impose pas sa vérité par la force, mais par l’évidence.