Fumée blanche à New York : le Conseil de sécurité acte la solution marocaine du Sahara
Par Bouchaib El Bazi – Analyse
Enfin, la fumée blanche s’est élevée. Non pas du Vatican, mais du Conseil de sécurité des Nations unies. Une scène historique, longuement attendue, vient de se produire à New York , la communauté internationale a mis fin à des décennies de blocage autour du conflit artificiel du Sahara marocain.
Après des années de diplomatie, de tensions et d’attentes, le Conseil a adopté une résolution saluant le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme la base sérieuse et crédible pour une solution politique durable. Onze voix pour, trois abstentions (Russie, Chine, Pakistan) — et une chaise vide : celle de l’Algérie. La mission onusienne (MINURSO) a été reconduite pour un an supplémentaire, mais cette fois, l’histoire semble s’être engagée dans un nouveau sens.
Un tournant géopolitique majeur
Ce vote marque l’aboutissement d’une série de victoires diplomatiques engrangées par le Maroc ces dernières années. Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, Rabat a su bâtir un réseau d’alliances transcontinentales, s’étendant de Washington à Berlin, de Madrid à Dakar. L’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas, les Émirats arabes unis ou encore le Sénégal soutiennent désormais ouvertement la proposition marocaine.
Mais au-delà du politique, c’est un modèle de développement qui s’impose. L’intégration des provinces du Sud dans les accords agricoles et halieutiques avec l’Union européenne, les investissements américains dans les projets d’énergie verte à Dakhla, ou encore le corridor atlantique vers l’Afrique de l’Ouest font du Sahara un laboratoire du partenariat euro-africain.
Le Maroc, moteur d’un nouvel équilibre régional
Avec cette résolution, le Maroc consolide non seulement son intégrité territoriale, mais aussi son rôle de passerelle économique et énergétique entre l’Europe et l’Afrique. Le plan d’autonomie n’est plus un simple compromis , il devient une opportunité pour redéfinir la coopération régionale.
Pour Alger, cette décision pourrait être l’occasion d’un tournant historique. L’abstention algérienne, plus calculée que symbolique, peut être interprétée comme une ouverture prudente vers une normalisation progressive. Car la paix aurait des dividendes économiques considérables , un accès direct de l’Algérie à l’Atlantique via le territoire marocain, une relance du commerce maghrébin, et surtout la renaissance — longtemps rêvée — de l’Union du Maghreb arabe.
Une vision « gagnant-gagnant »
Ce scénario de coopération n’est pas utopique. Il s’appuie sur des complémentarités naturelles , le Maroc, fort de son expérience dans les énergies renouvelables et les infrastructures, et l’Algérie, riche de ressources énergétiques, pourraient bâtir une synergie régionale sans équivalent. Ensemble, ils offriraient à l’Afrique du Nord une position stratégique dans la transition énergétique mondiale.
Quant à la population sahraouie, le plan d’autonomie offre enfin une perspective concrète , la gestion locale de leurs affaires, la reconnaissance de leur identité et la fin du drame humanitaire des camps de Tindouf. Un réalisme politique qui remplace les illusions d’un référendum obsolète.
La Mauritanie, elle aussi, se trouve parmi les bénéficiaires indirects , stabilité régionale, sécurité frontalière renforcée et essor du commerce transsaharien.
Sécurité, économie, société : un effet domino
La pacification du Sahara ne serait pas seulement un soulagement diplomatique, mais un levier stratégique pour toute la bande sahélo-saharienne. Une coopération maroco-algérienne en matière de lutte antiterroriste et de contrôle des trafics redessinerait la sécurité du Sahel. Dans un contexte mondial marqué par la guerre en Ukraine et la tension au Moyen-Orient, un Maghreb uni offrirait à l’Europe un partenaire fiable dans la gestion migratoire et énergétique.
Sur le plan humain, la réouverture des frontières rétablirait les liens familiaux et culturels interrompus depuis des décennies. Entre Tlemcen et Oujda, l’histoire pourrait recommencer à s’écrire à la première personne du pluriel.
Une nouvelle ère pour le Maghreb
« Il y aura un avant et un après 30 octobre », a déclaré le Roi Mohammed VI, saluant ce moment charnière comme « un tournant décisif dans la clôture du différend artificiel sur la base du plan d’autonomie ». Le souverain a appelé les Sahraouis de Tindouf à rejoindre leur patrie et à participer à la gestion de leurs régions dans le cadre de ce nouveau modèle. Et il a tendu la main à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour un « dialogue fraternel et sincère entre le Maroc et l’Algérie », en vue de « rebâtir la confiance et de ressusciter l’Union du Maghreb sur des bases de respect et de complémentarité ».
Le moment de vérité
La vérité, aujourd’hui, est simple , ce n’est pas la victoire d’un camp sur un autre, mais la victoire du réalisme sur l’immobilisme. L’heure n’est plus aux slogans mais à la construction. Le Maroc a ouvert la voie ; l’Algérie a encore le choix.
Reste une question, essentielle et universelle , voulons-nous continuer dans l’impasse ou investir dans la paix ?
La vision marocaine apporte sa réponse.
À ceux qui doutent, une seule phrase s’impose , le silence n’a jamais construit la paix — mais elle, elle nous attend déjà.