Résolution onusienne 2797 : la fin d’une ère d’opportunisme autour de la cause nationale
Bouchaib El Bazi
L’adoption de la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question du Sahara marocain marque un tournant décisif. Elle consacre, sans ambiguïté, l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine comme l’unique solution réaliste et durable au différend régional.
Mais au-delà de ce triomphe diplomatique, ce texte historique semble également sceller la fin d’un cycle d’instrumentalisation — celui où la cause nationale servait parfois de prétexte à l’enrichissement, au prestige ou à la complaisance.
Quand le patriotisme devient un passeport pour les privilèges
Pendant des années, la question du Sahara a été, pour certains politiciens, artistes ou responsables associatifs, un levier commode pour accéder à des avantages matériels ou symboliques. Sous couvert de “défense du Sahara marocain”, nombre d’entre eux ont multiplié les initiatives aussi coûteuses qu’inutiles, organisant colloques, réceptions ou “soirées patriotiques” sans véritable portée diplomatique.
Parmi ces exemples, l’Association des Amis du Maroc en Belgique illustre parfaitement cette dérive. Fondée sous l’impulsion de l’ambassadeur Mohammed Ameur, elle se présentait comme un outil d’influence en faveur de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les institutions belges.
Or, selon de nombreuses sources au sein de la diaspora, cette structure s’est révélée plus mondaine qu’efficace , des fonds dépensés pour des événements fastueux, mais aucun impact tangible sur le plan politique. Le tout, porté par une communication complaisante, alimentée par quelques relais médiatiques bien choisis.
Une nouvelle étape, un devoir de transparence
Aujourd’hui, avec la reconnaissance officielle de la crédibilité du plan d’autonomie par la Belgique, le contexte a changé. La diplomatie marocaine récolte les fruits d’un travail patient, rigoureux et cohérent mené sous l’impulsion directe du Roi Mohammed VI.
Dès lors, il devient urgent de tourner la page des “réseaux d’apparat” et de mettre fin au gaspillage des ressources publiques dans des structures ou événements sans utilité réelle.
La résolution 2797, au-delà de son poids politique, impose une révision profonde des pratiques institutionnelles , il s’agit désormais d’exiger de la transparence, de la reddition des comptes et de l’efficacité dans toute action menée au nom de la cause nationale, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Diplomatie de salon et patriotisme de gala
Il faut bien l’admettre , l’ambassadeur Mohammed Ameur et son “Association des Amis du Maroc en Belgique” ont longtemps incarné une version très particulière du militantisme patriotique — celle des buffets garnis et des discours creux.
Sous couvert de défendre la marocanité du Sahara, l’association a surtout excellé dans l’art de célébrer l’inaction avec faste , cocktails parisiens, photos officielles et promesses d’influence répétées ad nauseam.
Le lien entre cette structure et la question du Sahara ? Aussi ténu qu’un fil de soie diplomatique. On y parle plus souvent de traiteurs que de diplomatie, de décorations que de stratégies.
Quant au “lobbying” promis, il semble s’être perdu quelque part entre les couloirs des hôtels cinq étoiles et les colonnes de la presse amie.
Résultat : une association sans impact, un ambassadeur sans vision, et une cause nationale parfois instrumentalisée comme prétexte pour exister, briller, ou simplement occuper l’espace médiatique.
De la rhétorique à l’action constructive
Cette nouvelle étape de la diplomatie marocaine appelle à un changement de paradigme .le patriotisme ne doit plus être une posture, mais un engagement productif. Les associations de la diaspora, notamment en Europe, doivent désormais démontrer leur valeur ajoutée réelle , capacité d’influence, pertinence de leurs partenariats, impact concret sur l’opinion publique et les institutions.
Le Maroc n’a plus besoin d’intermédiaires opportunistes, mais d’acteurs crédibles, capables d’incarner sa vision avec professionnalisme et dignité.
L’époque des “diplomaties parallèles” et des budgets dilapidés touche à sa fin. Le message du Conseil de sécurité, en filigrane, est clair , l’efficacité remplace désormais le folklore.
Un appel à la responsabilité collective
La résolution 2797 ne clôt pas seulement un dossier onusien ; elle met un terme symbolique à la marchandisation de la cause nationale.
Elle rappelle que le patriotisme n’est pas une rente, mais une responsabilité partagée.
La diplomatie royale, par sa constance et sa vision stratégique, a démontré que les succès du Maroc s’obtiennent par la compétence, non par le clientélisme.
L’heure est venue d’en finir avec l’ère des privilèges déguisés en militantisme. Le Sahara marocain n’a pas besoin de vitrines, mais de conviction, de sérieux et d’intégrité.