Georges-Louis Bouchez , le formateur qui voulait régner sur Bruxelles sans en connaître les ruelles

C’est une scène typiquement belge , un président de parti wallon qui rêve de gouverner Bruxelles… sans vraiment la comprendre.

Georges-Louis Bouchez, alias JLB, vient de découvrir qu’être « formateur » dans la capitale, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’être influenceur politique sur X (ex-Twitter).

Le chef du MR s’est lancé dans la formation d’un nouveau gouvernement bruxellois avec la confiance d’un général entrant en terrain conquis. Mais, à Bruxelles, les batailles ne se gagnent pas avec des tweets.

Un formateur en orbite bleue

Dès l’annonce de sa mission, Bouchez a voulu faire du Bouchez , imposer le rythme, le ton et les priorités.

Il a convoqué des groupes de travail dès vendredi, persuadé que le PS et Vooruit allaient répondre présent à l’appel du libéralisme triomphant. Las ! Les socialistes ont poliment décliné l’invitation, rappelant que la capitale n’est pas une section locale du MR de Mons.

Pendant ce temps, Les Engagés, l’Open VLD et Groen tentaient d’exister autour de la table, en se demandant sans doute s’ils participaient à une réunion politique… ou à une nouvelle émission de téléréalité intitulée Bouchez veut sauver Bruxelles. « Ce n’est pas à lui de gérer ça » , quand Bruxelles résiste au centralisme montois

La phrase est tombée comme un verdict.

Khalil Aouasti, député fédéral PS, a résumé le sentiment général , « Ce n’est pas à lui de gérer ça. »

Une réplique qui pourrait figurer sur l’affiche d’un futur film politique , JLB à Bruxelles, mission impossible.

Car à force de vouloir tout contrôler, le président du MR finit par se retrouver seul dans une pièce, entouré de partenaires qui se demandent s’il comprend seulement les règles du jeu bruxellois — cet équilibre fragile entre néerlandophones, francophones, et survivants administratifs.

Bruxelles n’est pas Mons

Le problème de Georges-Louis Bouchez est peut-être simple , il croit que Bruxelles se gère comme Mons.

Mais ici, les majorités se construisent à coup de compromis linguistiques, d’équilibres budgétaires et de patience institutionnelle.

Ce que JLB appelle « leadership », les Bruxellois le traduisent souvent par « turbulence ».

Et pendant qu’il parle de réformer la capitale, certains se demandent encore s’il sait au moins quel tram mène de la Gare du Midi à la place Meiser.

Le MR entre ciel bleu et orage gris

Au fond, cette séquence en dit long sur l’état du Mouvement Réformateur , un parti à la fois ambitieux et désordonné, oscillant entre la volonté d’incarner la rigueur et la tentation du spectacle.

Le PS et Vooruit jouent la montre, l’Open VLD s’impatiente, et même au sein du MR, certains murmurent que Bouchez confond la communication avec la négociation.

Le formateur libéral voulait marquer son empreinte à Bruxelles. Pour l’instant, il y a réussi , tout le monde parle de lui.

Mais dans la capitale, être au centre du débat ne signifie pas être au centre du pouvoir.

Une morale provisoire

À force de vouloir régner sur Bruxelles, JLB risque de n’y régner que sur le chaos.

Et si le président du MR veut vraiment comprendre la capitale qu’il convoite, il devrait peut-être commencer par l’écouter, plutôt que de la gérer comme un plateau télé.

Bruxelles n’a pas besoin d’un “showrunner”, mais d’un formateur qui sache conjuguer le verbe gouverner… au pluriel.

 

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