Chronique d’une réunion où tout le monde était d’accord (sauf celui qui n’est pas venu)
C’était samedi, quelque part entre la gravité républicaine et le buffet sandwich : Paul Magnette avait convié la fine fleur des présidences francophones à revisiter un grand classique belge — le cordon sanitaire. Objectif , dépoussiérer la formule, vérifier qu’elle fonctionne encore, et éventuellement changer les piles.
Tous les chefs de partis avaient répondu présent… à l’exception notable de Georges-Louis Bouchez, resté fidèle à sa ligne de conduite , ne pas répondre présent. Il faut dire que sans un petit geste d’indépendance libérale, la photo de famille aurait été trop harmonieuse pour être vraie.
Une trentaine de participants — responsables politiques, syndicalistes, acteurs culturels et autres gardiens du bon sens démocratique — se sont donc réunis pour réfléchir ensemble à cette question existentielle , comment maintenir un cordon sanitaire dans une époque où les fake news se propagent plus vite qu’un tract électoral dans une brasserie du Hainaut ?
Les échanges ont été, selon le communiqué final, « nourris, constructifs et respectueux ». En d’autres termes, personne n’a claqué la porte et tout le monde a hoché la tête au bon moment. L’idée générale ? Repenser le dispositif de défense démocratique à l’heure où l’extrême droite se nourrit de colère, de réseaux sociaux et parfois de la lassitude face à… ce genre de réunions.
Les participants se sont engagés à poursuivre le travail, à écrire un texte commun et à redéfinir les valeurs fondamentales du vivre-ensemble. Une tâche titanesque, certes, mais rendue plus digeste par la promesse d’autres réunions à venir — car la démocratie, en Belgique, se pratique avant tout en série.
Quant au MR, il a préféré garder ses distances. Peut-être par principe, peut-être par stratégie, peut-être parce qu’il n’y avait plus de place à table. Quoi qu’il en soit, le cordon sanitaire version 2025 est en chantier , toujours aussi vertueux, mais désormais en open source.