Tragédie à Hofstade : le corps d’Adam Abbouyi retrouvé, une communauté sous le choc

Bouchaib El Bazi

Le plan d’eau du domaine Sport Vlaanderen, à Hofstade, garde ce mercredi soir un silence lourd, presque coupable. Sous ses reflets paisibles, il dissimulait depuis plus de 24 heures le corps d’un jeune homme de 19 ans, Adam Abbouyi, disparu la veille dans des circonstances encore troubles. La nouvelle de la découverte de sa dépouille, confirmée par le parquet de Hal-Vilvorde, est tombée en fin d’après-midi, brisant tout espoir.

Une disparition brutale dans un lieu de détente

Il était un peu plus de 16 heures mardi lorsque le jeune Adam, originaire de la région bruxelloise selon nos informations, a été vu pour la dernière fois par ses amis dans ce domaine récréatif très fréquenté de la commune de Zemst. Une fin de journée ensoleillée, une sortie entre jeunes en pleine période estivale. Rien ne laissait présager le drame.

Quand le groupe a voulu quitter les lieux vers 18h, le malaise s’installe , Adam est introuvable. À sa place, au bord de l’eau, son téléphone et son portefeuille. Un détail glaçant qui marque un point de non-retour. Ses camarades, d’abord incrédules, fouillent le site eux-mêmes, paniqués, espérant peut-être un mauvais tour, une mauvaise blague. Mais très vite, la gravité s’impose. Les secours sont appelés.

Une mobilisation immédiate, un dénouement tragique

Dès mardi soir, la zone a été quadrillée par la police locale, appuyée par la protection civile et la police de la navigation. Des plongeurs, des drones, des équipes cynophiles , tout a été mis en œuvre pour retrouver Adam. Mais c’est seulement ce mercredi, en fin d’après-midi, que l’impensable est devenu réalité. Un plongeur remonte le corps du jeune homme. La stupeur se mêle à la douleur.

Sur place, un médecin légiste et le laboratoire de la police judiciaire sont dépêchés. L’enquête est désormais entre les mains de la justice. Aucune hypothèse n’est encore écartée, même si la thèse accidentelle semble, pour l’heure, la plus plausible. Mais pourquoi un jeune homme de 19 ans, sans signe apparent de détresse, aurait-il disparu aussi subitement sous l’eau ? Que s’est-il réellement passé entre 16h et 18h ? Le parquet, prudent, attend les résultats de l’autopsie.

Un visage, une famille, un vide

Adam Abbouyi, c’est plus qu’un nom dans les faits divers. C’est un visage, un sourire, une histoire stoppée net. C’est une famille dévastée, des amis anéantis, une communauté choquée. Dans certains quartiers bruxellois, l’émotion est palpable ce soir. Sur les réseaux sociaux, des messages affluent. Les mots sont simples, mais lourds de sens , « Repose en paix frère », « Tu vas nous manquer », « Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un ».

Car la mort d’un jeune, aussi soudaine que mystérieuse, ne laisse jamais indemne. Elle ébranle bien au-delà du cercle familial. Elle nous confronte à notre impuissance, à la fragilité de la vie. Elle interroge aussi , la sécurité de ces domaines récréatifs est-elle réellement assurée ? Des signalisations suffisantes ? Une surveillance adaptée ? Ces questions, les autorités devront s’y confronter.

Au-delà du fait divers : une blessure collective

Ce mercredi soir, à Hofstade, les rires d’enfants ont laissé place au silence. Là où l’on vient chercher fraîcheur et insouciance, une ombre s’est posée. Le nom d’Adam Abbouyi viendra s’ajouter, malheureusement, à la liste trop longue de ces jeunes dont la vie s’est arrêtée brutalement, au bord d’un lac, d’une rivière, ou au détour d’une journée d’été.

Mais il serait réducteur d’en faire un simple fait divers. Car derrière l’événement, il y a une réalité sociale, humaine , celle d’une jeunesse souvent livrée à elle-même dans des espaces de loisirs sans encadrement adéquat. Une jeunesse qui, parfois, paie de sa vie une après-midi d’insouciance.

Adam n’est pas mort en vain. Que son souvenir nous pousse à repenser nos lieux publics, notre devoir collectif de vigilance, notre responsabilité envers ceux qui grandissent dans un monde trop souvent imprévisible.

À Adam, pour que ton nom ne soit pas oublié dans le courant froid d’un plan d’eau. Que la paix t’accompagne, là où la douleur n’a plus d’emprise.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.