Algérie-Maroc : chronique d’une obsession pathologique – analyse clinique d’un délire d’État
Bouchaib El Bazi
Il était une fois un pays riche en pétrole mais pauvre en projets, qui trouva un remède miracle à toutes ses frustrations , le Maroc. Non pas le royaume comme partenaire, ni même comme voisin. Non. Comme obsession quotidienne, comme idée fixe, comme ex toxique que l’on ne peut s’empêcher de stal… pardon, surveiller.
Bienvenue dans l’univers parallèle de l’État algérien, où la politique extérieure est traitée comme une séance de thérapie de groupe non consentie, avec le Maroc dans le rôle de bouc émissaire thérapeutique.
Symptômes généraux : le syndrome du M.O.A. (Maroc Obsessionnel Aigu)
Dans toute structure algérienne digne de ce nom – ministères, écoles, rédactions ou casernes – il est désormais impossible de faire trois phrases sans que le mot « Maroc » n’apparaisse. Le diagnostic est sans appel : une obsession pathologique en phase chronique.
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Médias d’État : l’APS, fleuron de la désinformation subventionnée, consacre plus de 80 % de sa production au Royaume chérifien. À ce rythme-là, on s’attend à ce que le bulletin météo annonce « dépression anticyclonique en provenance de Rabat ».
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Télévision et radio publiques : véritables caisses de résonance d’un trouble persécutif. On y apprend, par exemple, que le Maroc complote avec Neptune, espionne depuis Mars ou a signé un pacte occulte avec les Illuminati du désert.
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Diplomatie réflexe : À l’ONU, au Mouvement des Non-Alignés ou même à une conférence sur les moustiques du Sahel, les diplomates algériens trouvent un moyen d’accuser le Maroc de tous les maux – du réchauffement climatique aux coupures d’eau en Kabylie.
Psychanalyse de l’État algérien : quand le Maroc devient père, rival et fantôme
Freud et Lacan n’en auraient pas cru leurs oreilles. Car le cas algérien est un laboratoire à ciel ouvert :
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Le Maroc comme père symbolique : Monarchie millénaire, continuité politique, reconnaissance internationale. Bref, tout ce que l’Algérie n’a pas digéré depuis 1962. Dans ce miroir, elle voit ce qu’elle n’est pas : un État stable, respecté et, pire encore… moderne.
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Blessure narcissique post-coloniale : Le Maroc a conservé sa dignité sous protectorat. L’Algérie, elle, a été effacée par 132 ans de colonisation intégrale. Résultat ? Une haine jalouse masquée sous des oripeaux révolutionnaires, et un besoin compulsif d’invalider ce que le Maroc réussit.
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Syndrome du Sahara : Ce n’est plus un différend territorial, c’est un trauma national. Chaque succès du Maroc sur ce dossier réactive une crise d’angoisse diplomatique. Le Polisario est devenu pour Alger une sorte de doudou géopolitique : usé, obsolète, mais indispensable à son équilibre émotionnel.
Diagnostic psychiatrique : schizophrénie diplomatique et délire d’interprétation
Si l’Algérie était un patient ? Voici sa fiche clinique :
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Trouble paranoïaque : Croyance rigide que le Maroc dirige des complots planétaires, empoisonne l’air de l’Ahaggar et recrute ses influenceurs à TikTok. Le tout sans preuve, mais avec conviction.
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Trouble délirant persécutif : Un diplomate algérien peut sérieusement affirmer que « le Maroc manipule la Ligue arabe avec l’aide du Mossad et de Cristiano Ronaldo », sans éclater de rire.
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TOC institutionnel : Chaque matin, à la radio nationale, il faut un quota minimum de « Maroc = danger » pour déclencher la machine à café. C’est le nouveau « Allahu Akbar » de la propagande officielle.
Psychologie politique : quand l’ennemi devient le seul programme électoral
Faute de pain, on distribue du fantasme. Le régime algérien a compris depuis longtemps que l’ennemi externe est plus rentable que les promesses internes. Et quoi de mieux qu’un Maroc :
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Stable mais monarchique
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Pluriel mais enraciné
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Décomplexé mais diplomate
Un parfait miroir inversé, assez proche pour susciter l’envie, assez différent pour justifier l’hostilité. Ce n’est plus une politique étrangère, c’est une psychanalyse de groupe, où l’on projette tous les échecs nationaux sur un voisin qui n’a rien demandé.
l’Algérie face à elle-même, ou pas…
L’obsession anti-marocaine de l’Algérie ne relève plus du champ géopolitique mais du domaine psy. Projection, refoulement, régression, tout y passe. Le régime utilise le Maroc comme une thérapie de substitution pour éviter de traiter les vrais traumatismes , crise de légitimité, échec du modèle militaro-révolutionnaire, blocage de la décentralisation, et peur panique de l’avenir.
Tant que le Maroc reste l’alibi, l’Algérie peut éviter la seule chose qui compte , se regarder dans le miroir. Et peut-être découvrir que le vrai problème n’est pas à l’Ouest, mais à l’intérieur.
Post-scriptum clinique : À ceux qui penseraient que cet article exagère, qu’ils tentent une expérience simple : 24 heures de médias algériens, sans entendre le mot « Maroc ». Si vous y parvenez, consultez immédiatement , vous avez été exposé à une rareté statistique d’intérêt scientifique.