Polisario et Algérie : Quand les pyromanes défient le pompier Trump
Bouchaib El Bazi
C’est une scène digne d’un western mal scénarisé , en 2020, le shérif Trump dégaine son stylo magique et reconnaît, dans un acte historique et inattendu, la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara. Trois ans plus tard, les desperados du Polisario, armés jusqu’aux dents par Alger et chuchotant des slogans révolutionnaires en persan appris dans les sous-sols de Tindouf, semblent avoir oublié qui tient encore le badge étoilé du bureau ovale — même à distance.
Car derrière chaque roquette artisanale lancée vers les sables tranquilles de Smara ou d’Aousserd, c’est bien plus qu’un acte de défi contre Rabat. C’est un bras d’honneur géopolitique lancé directement à Washington, à la mémoire de Donald J. Trump, et à toute la cartographie stratégique de la Maison Blanche.
Une alliance contre-nature : Tindouf meets Téhéran
Le tableau est devenu presque comique, si ce n’était tragique , un groupe armé, basé sur un territoire algérien, armé par des alliés iraniens, attaque un territoire dont la souveraineté est reconnue par la première puissance mondiale. Si cela ne s’appelle pas une provocation diplomatique majeure, il faudra inventer un nouveau dictionnaire pour les régimes à courte vue.
Alger, dans son rôle préféré de pompier pyromane, soutient le Polisario comme on caresse un crocodile : avec obstination et danger. Officiellement, c’est pour “le droit à l’autodétermination”. Officieusement, c’est pour nuire au voisin marocain, quel qu’en soit le coût régional — ou l’absurdité stratégique.
Washington regarde, note… et s’impatiente
Car aux États-Unis, cette mascarade séparatiste commence sérieusement à agacer. Déjà, au Congrès, des voix s’élèvent pour désigner le Polisario comme organisation terroriste. Et quand un sénateur républicain commence à parler d’“interférences iraniennes au Sahara”, mieux vaut ne pas prendre cela pour une plaisanterie.
Ce n’est plus une question de reconnaissance symbolique. C’est un enjeu de crédibilité pour la diplomatie américaine. Car que vaut un décret présidentiel signé sous les dorures de la Maison Blanche, si un groupe de miliciens en sandales peut en piétiner la portée à coups de drones bricolés ?
L’héritage Trump, version saharienne
Que l’on aime ou pas le style Trump, sa reconnaissance du Sahara marocain restera dans les annales. Elle n’a pas été prise sur un coup de tête, mais dans un cadre d’accords stratégiques — ceux d’Abraham — visant à restructurer l’ordre régional.
En sabotant cette reconnaissance, le Polisario ne défie pas seulement un président. Il attaque une architecture diplomatique soutenue par Israël, les Émirats arabes unis, et des pans entiers de la diplomatie américaine post-2020. Une attaque qui s’apparente moins à une revendication qu’à un sabotage.
Le Maroc, sentinelle calme dans la tempête
Face à cette agitation pyrotechnique, le Maroc répond par le calme stratégique. Pas de frappes massives, pas d’escalade tonitruante. Seulement des faits : développement, infrastructures, ouverture diplomatique, et un soutien croissant à l’international. Loin du vacarme des roquettes et des communiqués martiaux, Rabat construit, relie, investit — pendant que le camp d’en face s’enfonce dans la rhétorique d’un autre siècle.
Quand l’idéologie aveugle le bon sens
Le vrai défi posé par le Polisario n’est pas militaire. Il est intellectuel. Il interroge , jusqu’où un groupe armé peut-il instrumentaliser le discours du “droit des peuples” pour justifier l’ingérence d’États en mal de leadership ? Jusqu’où une diplomatie peut-elle nier les réalités géopolitiques pour satisfaire une obsession nationale maladive ?
Et surtout , combien de temps encore faudra-t-il à certaines capitales pour comprendre que la carte du Sahara n’est plus un terrain de jeu idéologique, mais un axe structurant de la stabilité continentale ?