Développements récents au Sahara marocain : vers une redéfinition du rôle de la MINURSO

Bouchaib El Bazi

Les développements récents au Sahara marocain indiquent qu’il est temps de reconsidérer le rôle de la mission des Nations Unies (MINURSO), alors que le Maroc est désormais capable de gérer le dossier tant sur le plan interne qu’international, avec un large soutien international en faveur de son initiative d’autonomie. Cela rend le maintien de la mission traditionnelle moins pertinent et ouvre la voie à un processus politique structuré garantissant la stabilité régionale.

Depuis sa création en 1991 pour superviser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, la MINURSO a dû faire face à d’importantes difficultés liées à l’éligibilité des votants, rendant cet objectif pratiquement irréalisable. La mission s’est donc concentrée sur la surveillance du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, devenant progressivement un symbole de l’impasse diplomatique, tandis que le Maroc a accumulé des gains tangibles sur le terrain et sur la scène internationale.

À l’approche du vote du Conseil de sécurité, prévu le 31 octobre, pour le renouvellement du mandat de la MINURSO, il est clair que le Maroc a réussi à obtenir un soutien international massif pour son plan d’autonomie. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur reconnaissance de la souveraineté marocaine sur la région, alors que la capacité du Front Polisario à imposer la création d’un État indépendant s’est nettement réduite. Ce soutien diplomatique réduit la pertinence d’une mission traditionnelle, surtout dans un contexte de contraintes financières pour l’ONU et de réduction des budgets des missions de maintien de la paix.

Le Maroc n’a jamais demandé la fin du mandat de la MINURSO et a toujours coopéré pour stabiliser le cessez-le-feu, tout en développant sa diplomatie pour obtenir l’appui du Conseil de sécurité en faveur de son plan d’autonomie. La position marocaine, crédible tant sur le plan juridique que politique, a été largement acceptée par la communauté internationale, tandis que l’Algérie, soutenant historiquement le Polisario, se voit contrainte d’adopter une posture plus pragmatique face à l’élan international favorable au Maroc.

Ces évolutions démontrent que le Maroc est capable de gérer le dossier sans dépendre exclusivement de la MINURSO. La mission pourrait être réorientée vers un rôle davantage politique que de surveillance, en coordination avec les grandes puissances, afin d’assurer la stabilité régionale et de prévenir tout risque d’escalade.

Le plan marocain d’autonomie apparaît aujourd’hui comme une solution centrale et réaliste, reconnue par la plupart des grandes puissances, comme la voie la plus viable pour une résolution pacifique et durable du conflit. Ce cadre favorise le développement économique et politique, réduit les risques sécuritaires, notamment le terrorisme, la contrebande d’armes et la migration irrégulière.

La mise en place d’un cadre politique stable permet également de créer un environnement favorable à l’investissement et au développement des infrastructures, bénéficiant directement aux populations locales et limitant les tensions sociales. Par ailleurs, le rôle de la communauté internationale garantit le suivi des accords, le respect des droits humains et la gestion pacifique des conflits potentiels, assurant que toute évolution reste conforme au droit international et protège les intérêts de toutes les parties.

Dans ce contexte, le moment est particulièrement propice pour amorcer la transition de la mission vers un rôle politique efficace, qui bénéficierait au Maroc comme à la communauté internationale, transformant un conflit de longue date en un processus politique structuré favorisant la stabilité régionale et le développement durable.

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