Lille–Oujda : une relance stratégique du jumelage portée par le Consul général Abdelkader Abidine
Soumia El Alki
Au cours de sa visite officielle à Lille, le Consul général du Maroc, Abdelkader Abidine, a été reçu par le maire de la ville, Arnaud Deslandes, entouré de plusieurs de ses collaborateurs. Une rencontre institutionnelle en apparence classique, mais qui traduit en réalité une volonté renouvelée de réactiver un partenariat historique entre la métropole lilloise et la ville marocaine d’Oujda.
Un jumelage ancien, un potentiel encore sous-exploité
Créé dans un esprit de coopération Euro-Maghreb, le jumelage Lille–Oujda a longtemps reposé sur des actions ponctuelles, souvent centrées sur la culture et l’éducation. Mais la rencontre de cette semaine a marqué une inflexion notable , il s’agit désormais de structurer un partenariat stratégique, inscrit dans la durée et capable de répondre aux défis contemporains.
Le maire de Lille et le Consul général ont insisté sur la nécessité de faire du jumelage un levier opérationnel, plutôt qu’un simple symbole diplomatique. Les deux parties envisagent de nouvelles pistes de collaboration couvrant des secteurs clés pour les deux territoires.
Santé, éducation, technologies : un agenda de coopération élargi
Parmi les domaines identifiés, quatre se détachent :
- La santé, notamment via l’échange d’expertise hospitalière et la mobilité des professionnels ;
- L’enseignement, avec l’idée d’un rapprochement entre établissements universitaires et écoles des deux villes ;
- Les nouvelles technologies, un champ particulièrement dynamique à Oujda, qui mise sur l’innovation numérique ;
- Le développement durable, terrain privilégié pour des projets conjoints en matière de transition énergétique ou de gestion urbaine.
Ces nouvelles orientations répondent à des besoins concrets , Lille cherche à renforcer sa dimension internationale et son attractivité académique, tandis qu’Oujda poursuit sa transformation économique et technologique.
Rapprocher les communautés : un enjeu humain avant tout
Au-delà des aspects institutionnels, les deux responsables ont également convenu de raffermir les échanges entre les communautés marocaine et lilloise. Dans une région où les Marocains représentent une diaspora active et structurée, la mairie voit dans cette coopération un vecteur de cohésion sociale et d’ouverture culturelle.
Le Consul général Abdelkader Abidine a pour sa part souligné l’importance de « projets concrets liant nos deux communautés », insistant sur une approche participative associant acteurs locaux, associations et forces vives des deux villes.
Une diplomatie des territoires qui gagne en importance
Cette rencontre illustre une tendance forte , la montée en puissance de la diplomatie des collectivités locales. Les jumelages, longtemps perçus comme des dispositifs symboliques, deviennent des outils de premier plan pour accompagner la mobilité, attirer les investissements, favoriser l’innovation et renforcer les liens entre citoyens.
Pour Lille comme pour Oujda, le succès de cette relance du jumelage dépendra désormais de la capacité des deux parties à ancrer cette dynamique dans des projets mesurables, structurés et mutuellement bénéfiques.