Sahara marocain : Bruxelles passe à l’action et traduit sa nouvelle position en initiatives concrètes

Mardi Fatima Zahra

La diplomatie belge a franchi mardi un nouveau palier dans la mise en œuvre de sa position actualisée sur la question du Sahara marocain. Devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants à Bruxelles, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a confirmé que la Belgique ne se limitera plus à une déclaration politique : elle engage désormais ses leviers diplomatiques et économiques pour aligner ses actes sur sa nouvelle orientation stratégique.

Une position clarifiée, une pratique assumée

En précisant que le Consulat général de Belgique à Rabat couvre l’ensemble du territoire marocain, y compris les provinces du Sud, Prévot a levé toute ambiguïté. Les Belges installés à Laâyoune ou Dakhla y sont inscrits, bénéficient des mêmes services que dans le reste du Royaume, et ceux de passage reçoivent l’assistance consulaire comme partout ailleurs. Cette précision, qui paraît technique, constitue en réalité un marqueur politique clair : Bruxelles traite sans distinction le Sahara comme partie intégrante du Maroc dans sa pratique consulaire.

Un engagement appelé à se renforcer

Le chef de la diplomatie belge a également annoncé qu’il veillera, dans les semaines à venir, à donner pleine portée à l’accord politique signé le 23 octobre dernier entre Rabat et Bruxelles. Cette feuille de route, qualifiée de « stratégique » par Prévot, ouvre la voie à une intensification de la coopération bilatérale.

Parmi les initiatives prévues figure une visite officielle de l’ambassadeur belge dans les provinces du Sud, destinée à préparer ou accompagner une série d’actions économiques : missions d’entreprises, forums d’affaires en Belgique et au Maroc, et déplacement économique conjoint des trois agences régionales belges dans la région.

Une dynamique politique de haut niveau

Au-delà de l’économie, Maxime Prévot a dévoilé un programme diplomatique ambitieux : une visite gouvernementale au Maroc dès le printemps prochain, entièrement centrée sur la mise en œuvre de l’accord politique. Il a même évoqué la préparation d’une visite d’État de haut niveau, avec participation royale, durant la législature actuelle — une perspective rarissime dans les relations bilgo-marocaines et révélatrice d’un rapprochement profond.

Vers un partenariat stratégique renforcé

Pour Prévot, l’accord d’octobre constitue l’un des tournants majeurs dans la relation entre les deux pays. Il offre un cadre propice à l’exploration de nouvelles opportunités économiques, à un dialogue renforcé sur la sécurité, à la modernisation de la coopération judiciaire et à une action commune accrue dans les domaines migratoire et criminel, notamment en matière de lutte contre les réseaux organisés et le blanchiment.

La Belgique confirme : l’autonomie est la voie la plus crédible

Le responsable belge a réaffirmé, avec insistance, le soutien de son pays au plan marocain d’autonomie, qualifié une nouvelle fois de « base la plus adéquate » pour parvenir à une solution politique durable.

Il a rappelé que l’initiative marocaine de 2007, qui s’inscrit dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale, constitue désormais pour Bruxelles une proposition « sérieuse, crédible et réaliste », conforme aux résolutions du Conseil de sécurité.

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