À Alger, un président qui signe… pendant que d’autres tiennent le stylo

Officiellement, Abdelmadjid Tebboune est président, guide, chef, pilote de la nation, invoqué dans les journaux télévisés comme on évoque un chef d’orchestre. Il coupe des rubans, salue devant les caméras, signe des décrets comme on signe des autographes… bref, il préside.

Officieusement — mais chuuut, cela ne se dit qu’entre couloirs feutrés et cafés amers — la télécommande du pouvoir aurait changé de main. À en croire les conversations basses des fonctionnaires d’El Mouradia, ce n’est plus vraiment le Président qui tient le volant, mais deux copilotes très insistants :

  • Général Saïd Chengriha, version militaire du bouton « contrôle parental »,
  • Boualem Boualem, l’homme dont tout le monde connaît le nom mais que personne ne voit, tel un antivirus politique intégré.

Selon les langues — parfois aussi longues que l’avenue Didouche Mourad — l’agenda du Président serait filtré comme un VPN : rien ne passe sans authentification en deux étapes, Chengriha et Boualem inclus.

« Depuis un an, plus rien ne sort ni n’entre sans validation du duo », murmure, regard furtif, un fonctionnaire qui a demandé l’anonymat — non par prudence, mais par instinct de survie administrative.

Un Président qui règne… comme une mascotte corporative

Les apparitions de Tebboune ? Rarement plus longues qu’un clip officiel.
Les conférences ? Annulées, ou remplacées par des messages préenregistrés dont la spontanéité est aussi naturelle qu’un cactus en Antarctique.
Les audiences diplomatiques ? En présence obligatoire d’un œil attentif :
Boualem ou un officier au carnet ouvert.

Certains diplomates étrangers auraient fait le tour complet d’Alger sans jamais croiser le Président, comme des touristes cherchant un monument en restauration.

Pendant ce temps, Chengriha réorganise l’État version militaire deluxe

La légende raconte que le Décret 24-218 a offert aux uniformes un accès VIP aux administrations civiles. Désormais, pour diriger un bureau, mieux vaut savoir manier un dossier… et un char blindé, au cas où.

Boualem, lui, orchestre le tout depuis l’ombre, chef d’orchestre d’un cabinet où les dossiers circulent moins que les murmures. Certains y voient un cerveau stratégique, d’autres un firewall politique.

Satire ou miroir ?

Selon une politologue occidentale, citée ici avec une distance satirique raisonnable, « lorsqu’un président élu devient une icône protocolaire et que le pouvoir se militarise, la pression interne finit par faire plus de bruit qu’un défilé du 1er novembre ».

Une phrase qui ferait pleurer un ministre… ou rire un caricaturiste.

Car au final, la situation algérienne — telle qu’observée par nos lunettes satiriques — ressemble à un théâtre où le Président joue le rôle principal mais n’a pas toujours le texte, pendant que les souffleurs Chengriha et Boualem tiennent la régie.

Officiellement, Tebboune dirige.
Officieusement, il serait dirigé.
Satiriquement… il fait les deux à la fois.

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