Une unité clandestine algérienne dans le Sahel : anatomie d’une stratégie de l’ombre

Rime Medaghri

Selon des informations concordantes provenant de services sécuritaires africains et israéliens, l’Algérie aurait discrètement créé une unité paramilitaire secrète destinée à mener des opérations dans le Sahel, loin des radars diplomatiques. Cette force, composée de 320 mercenaires soigneusement sélectionnés, agirait dans les zones frontalières du Mali, du Niger et du Burkina Faso, dans un contexte de recomposition militaire et d’instabilité régionale croissante.

Une structure invisible mais méthodique

Surnommée officieusement « KL-7 » ou « Khalid ibn al-Walid », l’unité aurait été mise en place il y a environ deux ans dans une base désertique isolée du Sud algérien. Si Alger n’a jamais reconnu son existence, plusieurs signaux opérationnels laissent penser qu’elle est désormais active.

La KL-7 serait organisée en quatre escadrons autonomes, à la manière des forces spéciales modernes :

  • Escadron Alpha : 120 hommes d’assaut, formés pour les incursions rapides en zone hostile.
  • Escadron Brume : 60 spécialistes du sabotage, du camouflage et du renseignement humain.
  • Escadron Delta : 40 techniciens en drones, brouillage, interception et guerre électronique.
  • Escadron Ombre : 100 tireurs d’élite et opérateurs furtifs habitués aux environnements désertiques.

Les équipements attribués à cette unité montrent un effort particulier pour brouiller les pistes. Les mercenaires utiliseraient, selon les mêmes sources, des fusils d’assaut modulables, des drones tactiques brouilleurs, des missiles sol-sol portatifs, ainsi que des missiles sol-air légers leur permettant des actions rapides avant toute riposte. Des véhicules blindés adaptés aux terrains rocailleux du Liptako-Gourma compléteraient le dispositif.

Trois objectifs pour façonner le Sahel

Les opérations attribuées à KL-7 répondraient à une logique stratégique :

  1. Déstabilisation ciblée : attaques ponctuelles contre infrastructures énergétiques et routes logistiques, afin d’affaiblir les économies du Mali et du Niger.
  2. Collecte de renseignements : surveiller les mouvements militaires rivaux et alimenter Alger en informations sensibles.
  3. Guerre psychologique : actions limitées mais spectaculaires pour maintenir l’incertitude et la tension dans les zones frontalières.

Cette palette de missions permettrait au régime algérien d’influencer le Sahel sans apparaître officiellement impliqué, un avantage majeur dans un environnement diplomatique où toute intervention directe pourrait créer un incident international.

Mali et AES sur leurs gardes

À Bamako, les autorités ont renforcé les patrouilles frontalières, affirmant avoir intercepté des communications évoquant « un acteur non étatique hautement structuré ». Au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES : Mali, Niger, Burkina Faso), le soupçon d’une main extérieure alimentant les troubles grandit.

Les experts occidentaux, quant à eux, appellent à la prudence , l’émergence d’une force clandestine pilotée par un État brouille la frontière entre opérations conventionnelles et actions de groupes armés non étatiques.

Des convergences troublantes avec des groupes jihadistes

Plus préoccupant encore, plusieurs analystes sécuritaires évoquent des liens opérationnels entre KL-7 et des organisations jihadistes actives dans la région – Al-Qaïda, l’État islamique et certaines factions touarègues pro-algériennes.

Selon un officier de la gendarmerie nationale algérienne, ces liens iraient du partage de renseignements à la coordination tactique, en passant par la fourniture d’armements sophistiqués. Ces accusations, si elles étaient confirmées, inscriraient l’Algérie dans un schéma de guerre hybride, combinant forces irrégulières, mercenaires, relais jihadistes et acteurs étatiques.

Des connexions indirectes avec des entités du Moyen-Orient – Hezbollah, factions iraniennes ou réseaux affiliés au Hamas – renforceraient cette architecture complexe, dans laquelle Alger se positionnerait comme un pivot discret d’un axe anti-occidental dans le Sahel.

Un outil stratégique pour Chengriha

Pour le général Saïd Chengriha, chef d’état-major et figure centrale du pouvoir réel en Algérie, une unité comme KL-7 offrirait un avantage déterminant :

  • agir sans engager officiellement l’armée,
  • projeter de l’influence au-delà des frontières,
  • façonner le Sahel à bas bruit,
  • et multiplier les leviers sans risque de représailles directes.

L’utilisation de mercenaires permet en effet à un régime de nier toute implication, même en cas d’erreur ou de scandale.

Un Sahel plus instable que jamais

Dans un contexte où Israël et les États de l’AES font face à une multiplication des attaques terroristes menées par des acteurs soutenus par Téhéran ou par les réseaux jihadistes régionaux, l’hypothèse d’une force clandestine sponsorisée par Alger ajoute une couche supplémentaire d’incertitude stratégique.

Si ces informations se confirment, le Sahel entrerait dans une nouvelle ère , celle d’une guerre de l’ombre, où États, mercenaires, groupes armés et puissances extérieures se croisent dans un espace sans règles claires.

Une chose est sûre , la KL-7, si elle existe bel et bien, deviendrait l’un des instruments les plus opaques et potentiellement les plus déstabilisateurs de la stratégie régionale algérienne.

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