Association des Amis du Maroc en Belgique : une vitrine sans impact dans le dossier du Sahara
Bruxelles – Enquête spéciale
Depuis sa création, l’Association des Amis du Maroc en Belgique s’est présentée comme un acteur civil engagé dans l’accompagnement des efforts de défense de la marocanité du Sahara au sein des milieux politiques belges et européens. Chaque année, elle organise des rencontres qui, à première vue, semblent s’inscrire dans la logique de soutien à l’intégrité territoriale du Royaume.
Mais derrière cette façade diplomatique bien mise en scène, de nombreuses voix au sein de la diaspora marocaine — et même dans certains cercles diplomatiques — dressent un constat tout autre , l’association n’a apporté ni valeur ajoutée tangible, ni impact réel dans ce dossier hautement stratégique.
Une hyperactivité sans résultats
Pour nombre d’observateurs, l’activité de l’association se résume à des événements de petite envergure, souvent répétitifs, où l’on immortalise des poignées de main avant de publier des communiqués sans portée.
Malgré les slogans sur la défense du Maroc et le plaidoyer pour la cause nationale, l’association n’a jamais réussi à atteindre les véritables centres de décision européens, ni à tisser des relations utiles pouvant renforcer la position du Royaume dans les institutions bruxelloises.
La présence d’André Azoulay : une énigme diplomatique
L’un des points qui suscite le plus d’interrogations est la présence récurrente d’André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi, lors des activités de l’association. Un engagement qui semble disproportionné au regard du poids réel de la structure.
Au sein de la diaspora, beaucoup se demandent pourquoi un responsable de ce niveau accorde autant d’attention à une entité si limitée.
S’agit-il d’une initiative du sponsor diplomatique, l’ambassadeur Mohammed Amer ? Ou d’un protocole visant à conférer une légitimité artificielle à une association dont l’impact réel demeure quasi nul ?
D’autres vont plus loin , l’Association des Amis du Maroc serait-elle financée par André Azoulay lui-même à la demande directe de l’ambassadeur ? Une question qui alimente encore le flou entourant les motivations et les circuits de financement.
Financements opaques et compte bancaire exsangue
Selon notre enquête , le compte bancaire de l’association serait quasiment vide depuis longtemps. Une situation difficilement compatible avec l’organisation régulière d’événements supposés être financés par ses membres.

Les mêmes sources affirment que l’ambassade du Maroc à Bruxelles prendrait en charge la totalité des dépenses : factures, locations, logistique…Ce qui soulève une question centrale , quels sont exactement les liens financiers entre l’association et la représentation diplomatique marocaine ?

Une gestion financière qui interroge
L’absence de rapports financiers transparents renforce le malaise.
Des témoignages évoquent des dépenses réglées via l’ambassade, au lieu d’être imputées officiellement à l’association.
Dès lors, l’hypothèse d’une structure servant essentiellement de façade pour canaliser certains budgets — ou d’un montage institutionnel encore plus opaque — n’est plus écartée par les observateurs.
Pourquoi l’ambassadeur sollicite-t-il autant André Azoulay ?
De sources concordantes, l’ambassadeur Mohammed Amer jouerait un rôle actif dans la présence répétée d’André Azoulay aux activités de l’association.

Cette insistance pose une question de fond : si l’association est dépourvue d’impact réel, pourquoi chercher à la renforcer symboliquement ?
S’agit-il d’un simple habillage diplomatique destiné à masquer un vide stratégique ?
Ou d’un arrangement interne dont les objectifs restent flous, voire incompris même par la diaspora ?
Une question embarrassante , où sont les élus belgo-marocains ?
Un paradoxe frappe encore davantage.
Comment expliquer qu’en Belgique — pays qui abrite l’une des plus grandes diasporas marocaines en Europe — aucun politicien d’origine marocaine n’apparaisse publiquement comme un soutien fort et assumé de la cause nationale ? Est-ce un manque d’initiative ? Une défaillance de la diplomatie marocaine dans son travail de proximité ?
Ou le résultat d’un mauvais choix de partenaires, privilégiant des associations faibles plutôt que des relais politiques crédibles ?
Autant de questions qui agitent les coulisses marocaines et belges et mettent en lumière une faille profonde dans la stratégie d’influence actuelle.
Une cause nationale qui exige plus que des photos
Le dossier du Sahara demande aujourd’hui un travail civil structuré, professionnel, capable de pénétrer les institutions européennes, d’influencer les réseaux décisionnels et de construire des alliances durables.
Or, miser sur une association au rendement quasi inexistant et aux financements nébuleux revient à affaiblir la diplomatie marocaine, au moment même où le Royaume consacre des moyens importants à défendre sa souveraineté territoriale.
Après les succès diplomatiques, pourquoi financer des structures sans impact ?
Depuis la résolution onusienne du 31 octobre dernier, la dynamique internationale autour du plan d’autonomie marocain s’est nettement renforcée.
Le Maroc bénéficie d’un contexte diplomatique favorable, d’un soutien croissant et d’une reconnaissance élargie de la crédibilité de sa proposition.
Face à ces avancées majeures, une interrogation s’impose : quelle est encore la pertinence de financer des associations dépourvues de résultats concrets, que ce soit en Belgique ou au Luxembourg, au moment où la diplomatie officielle engrange des succès décisifs ?
Un dossier qui exige désormais des clarifications officielles
L’affaire de l’Association des Amis du Maroc en Belgique soulève un ensemble de questions encore sans réponse :
- l’absence d’impact réel,
- le rôle exact d’André Azoulay,
- la nature des liens avec l’ambassadeur Mohammed Amer,
- l’opacité des financements,
- l’absence d’alliés politiques belgo-marocains mobilisés.
Autant d’éléments qui appellent désormais des explications transparentes, car la première cause nationale du Maroc ne peut dépendre de façades diplomatiques, d’activités symboliques ou de montages financiers opaques.