Quand l’information devient un sifflet d’incitation : l’audiovisuel algérien à l’épreuve de la CAN au Maroc

Bouchaib El Bazi

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Dans les grandes compétitions, les matchs ne se jouent pas uniquement sur la pelouse. Ils se disputent aussi dans les esprits. Et à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations organisée au Maroc, certains médias algériens ont visiblement décidé d’ouvrir un second front… contre les faits.

La scène d’un correspondant algérien, en direct, appelant presque à la défiance en évoquant une prétendue « absence de billets », une « mauvaise organisation » et des « conditions inadaptées », relevait moins du journalisme que de l’exercice d’aveuglement volontaire. Pendant qu’il construisait son récit, d’autres caméras — marocaines et internationales — donnaient la parole à des supporters algériens saluant la qualité de l’accueil, la fluidité de l’organisation et le bon déroulement des matchs.

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Le paradoxe n’est pas dans la divergence des points de vue, parfaitement légitime en démocratie, mais dans le contournement délibéré des réalités. Les billets, comme le sait tout journaliste ayant couvert une compétition continentale, ne sont ni gérés par les États ni distribués selon l’humeur du pays hôte. Ils sont commercialisés par la CAF, via ses plateformes et applications officielles. Le Maroc n’en vend pas. Le Maroc n’en cache pas non plus

Quant aux accusations de « mauvaise organisation », elles semblent en totale dissonance avec le constat général. Fédérations, délégations étrangères, presse internationale et supporters s’accordent sur un point : cette CAN est une réussite logistique, sécuritaire et infrastructurelle. Stades, transports, hébergement, dispositifs d’accueil… autant d’éléments qui ont fait du Maroc une référence, et non un contre-exemple.

Le véritable problème n’est donc pas un reportage biaisé, mais la dérive d’un certain journalisme qui abandonne l’information au profit de l’agitation. Lorsque le journaliste cesse d’être un observateur pour devenir un acteur militant, il ne porte pas atteinte uniquement au pays organisateur, mais surtout à sa propre crédibilité.

Car la presse n’est ni un instrument de règlement de comptes politiques, ni une tribune pour exporter des frustrations nationales. Un accréditation internationale n’est pas un blanc-seing pour la désinformation.

Dans ce contexte, l’intervention des autorités marocaines relève autant du respect des règles que de la souveraineté. À l’instar d’autres correspondants déjà expulsés lors de cette CAN pour manquements professionnels, toute incitation, manipulation ou mensonge manifeste justifie une réponse ferme. La liberté de la presse n’implique pas l’impunité face à la falsification.

Au final, le Maroc n’a pas imposé son succès par le discours, mais par les faits. Et lorsque certains médias choisissent de s’attaquer au miroir plutôt qu’à la réalité qu’il reflète, le problème n’est ni l’organisation, ni les billets, mais la difficulté à accepter une réussite devenue impossible à nier.

 

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