Donald Trump : l’homme fort qui pourrait imposer la fin du terrorisme au Maghreb en ciblant l’Algérie et le Polisario

Bouchaib El Bazi

Alors que l’Afrique sahélienne reste en proie à une instabilité chronique alimentée par une myriade de groupes terroristes – d’AQMI à Boko Haram en passant par l’EIGS et le JNIM –, un acteur longtemps ignoré revient aujourd’hui au centre des préoccupations sécuritaires internationales , le Front Polisario, soutenu activement par l’Algérie.

Pour de nombreux experts, ce mouvement séparatiste sahraoui, présenté depuis des décennies comme une organisation de “libération nationale”, n’est plus qu’un acteur armé hybride, naviguant entre insurrection régionalisée, économie illicite et convergences opérationnelles avec le terrorisme transfrontalier.

« Le Polisario n’est pas un mouvement de libération. C’est une milice armée, soutenue par l’Algérie, aux dérives idéologiques préoccupantes, notamment antisémites et anti-occidentales », déclare sous couvert d’anonymat un analyste en sécurité basé à Washington.

Un parrain régional nommé Alger

Le soutien de l’État algérien au Polisario, bien que souvent présenté comme “humanitaire” ou “politique”, revêt dans les faits une dimension beaucoup plus lourde , logistique, militaire et diplomatique.

Depuis les camps de Tindouf, situés sur le sol algérien et hors de tout contrôle international réel, le Front Polisario dispose d’une base arrière stable, d’un accès à des armes, à des formations paramilitaires, et à une couverture politique assurée par le régime militaire d’Alger.

Des rapports confidentiels d’agences européennes et africaines de renseignement ont récemment mis en lumière des connexions directes entre certains membres du Polisario et des cellules djihadistes opérant au nord du Mali, au Niger, au Tchad et jusqu’en Libye. Certains éléments du mouvement seraient impliqués dans des trafics d’armes, de drogue, voire de migrants, ce qui les inscrit dans un écosystème criminel et terroriste régional de plus en plus intégré.

Washington et la tentation d’un tournant stratégique

Aux États-Unis, des voix se font entendre pour que le Front Polisario soit officiellement inscrit sur la liste des organisations terroristes étrangères (FTO) par le Département d’État. Jusqu’ici, les administrations successives ont évité de franchir cette ligne, préférant laisser le dossier du Sahara occidental dans le giron onusien.

Mais une hypothèse refait surface dans les cercles sécuritaires et diplomatiques , et si Donald Trump revenait à la Maison-Blanche en 2025 ?

Trump, l’homme des décisions unilatérales

Lors de son précédent mandat, Donald Trump avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv. Il s’agissait alors d’un geste géopolitique à fort impact, qui rompait avec la neutralité traditionnelle de Washington sur ce dossier.

Selon plusieurs sources diplomatiques, le retour de Trump au pouvoir pourrait marquer un virage radical , inscription du Polisario comme groupe terroriste, sanctions ciblées contre les responsables algériens impliqués dans le soutien aux réseaux armés, et pressions sur les pays abritant des relais logistiques du mouvement, comme la Mauritanie ou la Tunisie.

« Trump l’a montré au Moyen-Orient , il ne tolère pas les États qui soutiennent le terrorisme, que ce soit l’Iran, le Hezbollah ou les Houthis. Pourquoi l’Algérie ferait-elle exception ? », affirme un expert en sécurité proche des milieux néoconservateurs américains.

La guerre contre le terrorisme version Maghreb

Derrière cette volonté de fermeté, une lecture stratégique s’impose , tant que des groupes comme le Polisario continueront à bénéficier de sanctuaires et d’un soutien étatique, le terrorisme au Sahel et au Maghreb ne pourra être endigué.

Le retour d’une doctrine sécuritaire américaine plus directe, voire plus musclée, pourrait rebattre les cartes dans la région. Pour nombre d’observateurs, Donald Trump reste le seul capable d’imposer une “ligne rouge” crédible, au-delà des lenteurs du multilatéralisme et de la paralysie des organisations internationales.

Dans une Afrique en mutation rapide, où les alliances se recomposent et où le terrorisme devient plus diffus, le rôle ambigu de certains États et de groupes armés comme le Polisario ne peut plus être ignoré. Et si la solution passait, une fois de plus, par une realpolitik américaine sans filtre ?

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