Polisario : Cinquante ans de mirage, une demi-seconde pour comprendre l’arnaque
Bouchaib El Bazi
Cinquante ans. Il aura fallu un demi-siècle de slogans périmés, de posters révolutionnaires défraîchis, de complicités internationales bien commodes et de géostratégies poussiéreuses pour que la supercherie s’effondre. Cinquante ans à jouer les Che Guevara du désert… pour finir en sous-traitant du Hezbollah dans une arrière-cour algérienne.
Le Polisario, jadis auréolé de romantisme tiers-mondiste, n’est plus qu’une milice opportuniste, un clone saharien de ces mouvements armés qui vendent, au choix, du sable, des idéaux creux ou des drones iraniens.
Quand l’imposture porte des sandales révolutionnaires
Né en 1973, non pas d’un élan populaire sahraoui mais d’un brainstorming militaire à Alger, le Polisario s’est construit comme on assemble un meuble IKEA , à coups de pièces rapportées, de plans étrangers et d’un manuel idéologique obsolète. D’abord présenté comme un mouvement de libération, il est rapidement devenu un parasite stratégique — nourri à la rente humanitaire, dressé au discours marxiste frelaté, et hébergé gracieusement dans le désert algérien, à Tindouf, cette sorte de Las Vegas du séparatisme subventionné.
Pendant que certains à Bruxelles ou à Caracas versaient une larme émue sur le sort du « peuple sahraoui », le mouvement, lui, s’entraînait à détourner des avions, à miner les routes et à trafiquer un peu de tout : armes, cocaïne, enfants soldats. L’image du valeureux combattant sahraoui a fondu comme un mirage au soleil. Ne reste plus qu’un cartel en keffieh.
République arabe démocratique : oxymore grandeur nature
Ironie tragique , ce mouvement qui prétend « libérer » un peuple sahraoui adopte un nom en espagnol, proclame une république arabe, fonctionne sur une base militaire algérienne, et dépend de la charité géopolitique d’un État postcolonial. Cherchez l’erreur. On la trouve en février 1976, lorsque quelques barbus enthousiastes, réunis à Tindouf (côté Algérie, rappelons-le), annoncent la naissance de la « République arabe sahraouie démocratique ». Le monde applaudit. Les diplomates s’émeuvent. Et les stratèges algériens sabrent le thé à la menthe.
Sauf qu’en 2025, le rideau tombe. L’heure n’est plus aux incantations révolutionnaires. Des élus américains, européens et latino-américains, épaulés par des think tanks et des ONG de victimes, réclament haut et fort la désignation du Polisario comme organisation terroriste. Autant dire que la pièce touche à sa fin. Et que les applaudissements sont désormais remplacés par des sirènes d’alerte.
Polisario : arme blanche d’Alger, tentacule noir de Téhéran
Ce qui n’était qu’un séparatisme folklorique devient aujourd’hui un enjeu sécuritaire global. Le Polisario n’est plus un acteur local, mais un nœud dans une toile transnationale. L’Iran l’équipe, le Hezbollah le connecte, l’Algérie le couve. Dans les camps de Tindouf, plus proches du no man’s land que du havre humanitaire, on endoctrine, on recrute, on forme. On ne distribue plus des couvertures, mais des chargeurs de kalachnikov.
Les faits sont là , des Sahraouis passés par les programmes humanitaires espagnols se retrouvent enrôlés dans l’État islamique au Sahel. Des drones iraniens apparaissent au-dessus du désert. Des enfants deviennent des chefs de guerre. Et un certain Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ex du Polisario, s’impose comme figure de proue du djihadisme sahélien. Résultat : Bruxelles tremble, Madrid s’inquiète, Washington s’active.
Joe Wilson entre en scène : fin du théâtre
Le 26 juin 2025, Joe Wilson, député républicain américain, ne mâche pas ses mots. Dans une proposition de loi, il réclame que le Polisario figure sur la liste noire des organisations terroristes. Marxiste, financé par l’Iran, appuyé par la Russie, déstabilisant le Maghreb , le portrait est sans appel. Fini le romantisme, place au réalisme.
Et le mouvement de requalification prend de l’ampleur , députés français, parlementaires argentins, eurodéputés enfin réveillés… Tous appellent à dire la vérité. Le Polisario n’est plus un sujet de colloque. C’est une menace. Pour l’Afrique. Pour l’Europe. Pour la stabilité mondiale.
Un rêve trahi, une illusion dissipée
Il ne reste rien du rêve initial — s’il a jamais existé. Le référendum est mort-né. La MINURSO est devenue une mission fantôme. Le soutien populaire ? Une illusion entretenue par les sacs de riz et les subventions européennes. Le Polisario n’a pas seulement échoué. Il a trahi. Il a menti. Et ceux qui ont cru à son récit se retrouvent aujourd’hui, comme le dit un député européen, « trahis plus encore que le rêve lui-même ».
L’histoire retiendra que sous couvert d’un combat pour l’autodétermination, on a laissé prospérer un volcan terroriste. Que pendant que les chancelleries débattaient, les bombes se fabriquaient. Et que le vrai courage n’était pas de soutenir le Polisario, mais de reconnaître, enfin, que le roi est nu.