Polisario, entre mirage révolutionnaire et franchise terroriste : le rêve sahraoui version Breaking Bad
Bouchaib El Bazi
Bruxelles – Il fut une époque où le Front Polisario était perçu, notamment dans certains cercles politiques espagnols, comme un David romantique luttant vaillamment contre un Goliath marocain. Des étudiants en sandales, des militants en poncho et des députés nostalgiques des années 1970 s’extasiaient devant ce « mouvement de libération nationale », brandissant ses banderoles avec la ferveur d’une cause perdue. Mais voilà qu’en 2025, les illusions tombent comme les moustaches de Che Guevara sur un t-shirt trop lavé , le Polisario a troqué ses rêves d’indépendance contre les franchises du djihadisme transnational.
Polisario Airlines, destination : Tindoufabad, via Téhéran et Boko Haram
Les rapports de services de renseignement se suivent et se ressemblent , camps de Tindouf transformés en incubateurs d’extrémisme, connexions bien huilées avec des réseaux terroristes allant de l’Iran au Sahel, et une expertise logistique qui ferait pâlir Amazon Prime – trafic d’armes, de drogues, d’êtres humains et même d’idéologie radicale. On murmure même que certaines zones sahariennes sont devenues les « dark kitchens » du terrorisme moderne.
Pour ceux qui, à Madrid ou Barcelone, continuent de voir dans le Polisario une bande de poètes en keffieh, il est peut-être temps de reconsidérer leurs sources. Spoiler , ce n’est plus un mouvement de libération, c’est un spin-off afghan sous-titré en espagnol.
Tromper ses amis, version premium
Le Polisario n’a pas seulement floué ses propres partisans. Il a berné toute une génération de militants européens qui pensaient soutenir une noble cause, quand ils cautionnaient – sans le savoir ou sans vouloir le savoir – une machine à recycler la terreur en toute discrétion. Derrière l’image d’Épinal du résistant romantique, se cache désormais un opérateur transfrontalier au look rétro, mais aux méthodes bien contemporaines. Résultat ? Même certains de ses ex-soutiens historiques commencent à voir le loup sous la djellaba.
2025 : quand le monde redécouvre le Polisario… pour de vrai
Depuis le début de l’année, plusieurs voix – des États-Unis à l’Amérique latine en passant par le Parlement européen – demandent à ce que le Polisario soit désigné organisation terroriste. Oui, vous avez bien lu , le Front « Populaire » pour la libération de la Semaine dernière (ou du Rio de Oro, c’est selon) est en passe d’entrer au panthéon de la terreur aux côtés d’AQMI, Daech, Boko Haram et consorts. On imagine déjà la gêne dans certaines ONG espagnoles , « On peut encore l’inviter à notre colloque sur la paix, ou bien c’est gênant ? »
La fin du faux, le retour du réel
Dans son discours d’octobre 2024, le roi Mohammed VI a frappé fort, citant le Coran pour annoncer la victoire de la vérité sur le mensonge , « Dis que la vérité est venue, et que le faux a disparu. Le faux est toujours destiné à disparaître. »Dans le contexte actuel, difficile de ne pas y voir une prédiction vérifiée , les masques tombent, les sympathies se fissurent, et les fausses narrations s’effondrent sous le poids d’une réalité bien plus sinistre.
Car enfin, combien de temps peut-on continuer à présenter un groupe accusé de trafic d’armes, de collaboration avec le Hezbollah, et d’attentats contre des civils espagnols comme un acteur « légitime » du dialogue ? Certains commencent à comprendre que défendre le Polisario aujourd’hui revient à militer pour un « partenaire stratégique » de l’instabilité régionale.
Un marketing usé, une imposture démasquée
Même l’ironie n’arrive plus à sauver la façade. Le Polisario, avec son acronyme espagnol revendiquant une « république arabe » dans une région majoritairement berbère, est devenu une caricature d’autodérision géopolitique. Un patchwork d’identités empruntées, de discours recyclés, et de slogans usés jusqu’à la corde.
Et comme le rappelle le proverbe, le faux est toujours voué à disparaître – sauf peut-être sur certains plateaux de télévision espagnols, où il tient encore quelques minutes d’antenne avant la météo.
Moralité ? Avant de brandir le drapeau d’une cause, il serait bon de vérifier s’il ne cache pas un lance-roquettes.