Algérie : Quand le régime militaire joue avec le feu terroriste du Polisario… et se brûle les moustaches

Bouchaib El Bazi

Le général Saïd Chengriha pensait peut-être jouer au stratège saharien, façon Tamerlan en treillis, en télécommandant de loin son petit jouet nommé Polisario. Mais voilà que le drone revient à la base, chargé non pas de gloire mais… de missiles iraniens. Et pas pour décorer le musée militaire d’Alger, non ,  mces engins explosifs, que l’on croirait sortis tout droit du marché noir de Téhéran, ont été utilisés dans une attaque revendiquée par le Polisario contre la région d’Es-Smara, touchant des positions marocaines et onusiennes. Une opération qui sent le soufre, l’ingérence, et surtout la panique à bord dans les salons feutrés d’El Mouradia.

Ce nouvel épisode de la série “Les Aventuriers du chaos perdu” intervient au pire moment pour les généraux d’Alger , le Congrès américain, cet imprévisible théâtre où tout finit par fuiter, s’apprête à examiner un projet de loi bipartisan visant à classer le Polisario comme organisation terroriste étrangère (FTO). À l’origine du texte, les sénateurs Joe Wilson (Républicain) et Jimmy Panetta (Démocrate), qui, visiblement, ne sont pas dupes du petit théâtre de marionnettes entre Alger, Tindouf et Téhéran.

Tindouf, théâtre d’ombres

Le communiqué du Polisario, relayé par l’agence semi-fantastique “Sahara Press Service”, annonce fièrement l’opération comme s’il s’agissait d’un exploit militaire, oubliant un petit détail , viser des civils et des bases de l’ONU est un crime, pas une prouesse. Mais qu’importe : au royaume de l’impunité, les milices font office de diplomates, les missiles servent de cartes de visite, et les enfants-soldats sont des “stagiaires armés”.

Le projet de loi américain, lui, ne s’embarrasse pas de fioritures. Il expose les liaisons dangereuses entre le Polisario, le Hezbollah, le Hamas, et autres délices géopolitiques sponsorisés par la République islamique d’Iran, cette grande productrice de chaos certifié. Résultat , ce qui passait pour un mouvement “de libération”, selon le lexique usé du FLN, se rapproche de plus en plus du statut de franchise terroriste régionale, façon Al-Qaïda 2.0 sous licence perse.

 Quand Téhéran s’invite au Sahara

Tant que le Polisario se contentait de camper dans le désert et d’envoyer quelques communiqués en français approximatif, Alger fermait les yeux. Mais quand les agents iraniens ont commencé à livrer des drones et à installer des radars dans les sables de Tindouf, le général Chengriha a senti que la farce tournait au vinaigre. Selon des fuites sécuritaires bien informées, le chef d’état-major aurait récemment convoqué Brahim Ghali pour lui ordonner de restituer l’arsenal iranien. Une scène digne d’un mauvais polar , “Rends-moi les jouets ou je te renvoie à La Havane !”

Mais trop tard. L’attaque d’Es-Smara a eu lieu, le Maroc hausse le ton, l’ONU s’inquiète, Washington s’agite, et le régime algérien se retrouve nu comme un sablier vide , incapable de contrôler sa créature, mais déterminé à l’assumer en silence.

Silence complice ou hypocrisie internationale ?

Dans ce chaos organisé, le président Abdelmadjid Tebboune fait de la figuration, tandis que le très discret Boualem Boualem, éminence grise en chef, tire les ficelles depuis l’ombre. Entre le soutien logistique au Polisario, les jeux troubles avec Téhéran, et les tensions internes face à une population algérienne de plus en plus lasse, le régime joue avec les allumettes dans un baril de poudre régionale.

Quant à la communauté internationale ? Elle regarde ailleurs. La France s’interroge, l’Espagne balbutie, l’Union européenne temporise. Seuls les États-Unis semblent avoir compris qu’un groupe armé qui tire sur des Casques bleus et se lie avec l’Iran n’est pas un acteur “légitime”, mais un proxy parmi d’autres dans le grand jeu du désordre.

Et la Mauritanie dans tout ça ?

Coincée entre prudence diplomatique et préoccupations sécuritaires, la Mauritanie observe l’escalade avec un œil inquiet, consciente que le feu qui brûle aux frontières du Maroc pourrait bien, demain, atteindre ses propres campements. À force de jouer au pompier pyromane, le régime algérien risque d’embraser toute la région du Sahel, déjà malmenée par les djihadistes et les putschistes.

Le régime militaire algérien a voulu utiliser le Polisario comme levier de pression sur le Maroc. Il se retrouve aujourd’hui avec un proxy incontrôlable, infiltré par l’Iran, armé jusqu’aux dents, et désormais fiché sur les radars antiterroristes. À force de danser avec les extrémismes, Alger découvre une vieille leçon de géopolitique , quand on nourrit le monstre, il finit toujours par mordre la main qui le nourrit.

 

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